Membre du panel reçu jeudi par le chef de l'Etat et acteur engagé dans le mouvement populaire, Smaïl Lalmas explique sa démarche. Pas question de tourner le dos au processus en marche, dit-il, mais de l'accompagner par des actions pouvant déboucher sur une solution. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Reçu en compagnie de cinq autres personnalités au niveau de la présidence, Smaïl Lalmas était le lendemain dans la rue. L'accueil que lui ont réservé quelques citoyens opposés à tout dialogue avec le pouvoir en place n'a pas entamé ses convictions. Contacté hier, l'économiste est revenu sur les principales lacunes de la démarche et du rôle que sont appelés à jouer les membres désignés. Pour Lalmas, il est important de comprendre que ces personnalités vont jouer le rôle de «facilitateur» pour «rapprocher les différents points de vue et arriver enfin à une proposition qui soit acceptée par une grande majorité». Sur sa présence au niveau de la présidence, Lalmas explique que cette dernière était «nécessaire» pour la simple raison, ajoute-t-il, que le comité devait recevoir des prérogatives pour pouvoir assumer ses missions. «Je ne pouvais pas faire cela par correspondance», dit-il ajoutant qu'il était important de comprendre le rôle que le panel est appelé à jouer. Il ne s'agit, dit-il, nullement de discuter avec le pouvoir en place mais de poser les préalables devant permettre à la démarche d'aboutir. La libération des détenus, le départ du gouvernement affirme-t-il encore, en font partie. Même s'il accepte cette mission de facilitateur, Lalmas explique que cela ne veut pas dire lancer un appel pour l'arrêt du mouvement populaire. Ce dernier doit nécessairement être accompagné par d'autres mesures, à ce stade. Le dialogue, estime notre interlocuteur, doit aujourd'hui se faire au sein même du mouvement qui est traversé par plusieurs courants. C'est, d'ailleurs, ce qu'a tenté de faire Lalmas en sortant comme à son habitude le vendredi. Il s'est heurté à des personnes rejetant toute initiative venant du pouvoir mais cela n'entame pas la volonté de l'économiste de continuer à expliquer qu'il ne faudrait pas laisser passer l'occasion d'amorçer le dialogue avec une «formule» qui est, selon Lalmas, acceptable. La porte n'est toutefois pas fermée à d'autres propositions dit-il, estimant que si des propositions sont faites et qu'elles sont meilleures, elles sont les bienvenues pourvu que les points de vue puissent se rapprocher pour aboutir à la solution qui lui paraît la plus adaptée, à savoir aller vers des élections, non sans préalables. N. I.