Vingt-quatre heures après l'annonce de l'initiative lancée par le Forum de la société civile pour le changement, la présidence de la République réagit. Le chef de l'Etat se dit favorable à une démarche en droite ligne de ce qu'il avait proposé. Bensalah y voit un début de concrétisation du scénario qu'il a proposé lors de son dernier discours devant aboutir à l'organisation d'une élection présidentielle. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Sans surprise, la proposition faite mercredi par le Forum de la société civile pour le changement est favorablement accueillie. La présidence de la République, réagissant par le biais d'un communiqué, dit y voir «un pas positif dans le sens de la concrétisation de la démarche proposée par l'Etat». Mieux, la liste des treize personnalités proposées par ledit forum est « de nature à servir de base pour la constitution du panel de personnalités nationales appelées à mener le processus de facilitation du dialogue». N'exprimant, par ailleurs, de réserves sur aucun des noms proposés pour mener une médiation en vue d'un dialogue, puisque le communiqué de la présidence estime que « comme souhaité par nos concitoyens et comme l'avait souligné le chef de l'Etat, ces personnalités devraient être crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale. Des personnalités qui émergent du fait de leur autorité morale ou de leur légitimité historique, politique ou socioprofessionnelle », ajoutant que « les personnalités proposées par le Forum sont, de ce point de vue, et sous réserve de leur disponibilité, pleinement éligibles à l'accomplissement de cette noble mission au service de notre pays ». Les choses vont visiblement s'accélérer puisque la présidence de la République annonce que «des consultations seront, donc, entreprises en vue de parvenir à la constitution de ce panel, dont la composition définitive sera annoncée prochainement », sans donner de date précise, néanmoins. Cette initiative est, selon Bensalah, de nature à permettre à instaurer le dialogue, « l'unique moyen pour construire un consensus fécond, le plus large possible, de nature à permettre la réunion des conditions appropriées pour l'organisation, dans les meilleurs délais, de l'élection présidentielle, seule à même de permettre au pays d'engager les réformes dont il a tant besoin ». Dans son dernier discours, Bensalah avait lancé un appel pour un dialogue national « inclusif » sur la prochaine échéance présidentielle. Il avait présenté des garanties, assurant que ni l'Etat, ni l'institution militaire ne seront partie prenante à ce dialogue. Ce dernier devra, selon ce scénario, être conduit « en toute liberté et en toute transparence par des personnalités nationales crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale ». Le rôle de l'Etat se limiterait alors à mettre tous les moyens matériels et logistiques à la disposition du panel de personnalités, qui décidera lui-même des modalités de son fonctionnement. Un panel dont la composition s'inspirera de la liste des treize personnalités proposées mercredi. Y figurent des personnalités nationales, des militants des droits de l'Homme, des syndicalistes, des académiciens et des personnalités de la société civile. Il s'agit de l'ex-président de l'Assemblée populaire nationale (APN) Karim Younès, de la constitutionnaliste Fatiha Benabbou, de l'avocat Mustapha Bouchachi, de l'économiste Smaïl Lalmas, du sociologue Nacer Djabi, du syndicaliste Lyès Merabet, de l'ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche, de l'ex-ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb El-Ibrahimi, ou encore de la moudjahida Djamila Bouhired. N. I.