L'ex-ministre de la Culture Khalida Toumi est en état de fuite en France selon les affirmations du procureur de la République près la cour de Tlemcen, qui a précisé hier mardi que l'ancienne ministre de la Culture a manqué sa convocation pour une audition, de même que l'ex-wali Abdelouahab Nouri qui serait, lui, très malade. Comme attendu depuis l'annonce de l'ouverture de l'enquête relative à l'organisation, en 2011, de l'événement appelé «Tlemcen capitale de la culture islamique» soit le 18 juin dernier, l'ex-ministre de la Culture devait comparaître devant la justice pour répondre aux enquêteurs sur l'organisation de l'événement et la surfacturation de la tente géante utilisée lors de la cérémonie d'ouverture de l'événement en question. Au moment de l'annonce de l'ouverture de cette enquête, Khalida Toumi était bel et bien à Alger et savait qu'elle serait convoquée par la justice, tôt ou tard. Selon le procureur de la République près le tribunal de Tlemcen ,l'ex-ministre de la Culture Khalida Toumi et l'ex-wali de Tlemcen, Abdelouahab Nouri, n'ont pas été entendus par la justice au sujet de l'affaire de la surfacturation de la tente géante et de sa disparition après l'ouverture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique». «Le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed (Alger) était dans l'impossibilité d'auditionner les deux parties du fait que Khalida Toumi se trouve en France et que Abdelouahab Nouri, malade, est dans l'incapacité de se rendre audit tribunal», a indiqué le même magistrat. Ce dernier a ajouté que le tribunal de Tlemcen a auditionné, dans le cadre de cette affaire, plusieurs parties dont le directeur de la culture de la wilaya de Tlemcen, des membres du comité d'organisation de cette manifestation, le trésorier, le contrôleur financier, l'importateur de cette tente géante ainsi que le caissier des services des douanes du port de Ghazaouet. Il est à rappeler que le parquet général de Tlemcen avait ordonné l'ouverture d'une enquête au sujet de l'affaire de surfacturation de la tente géante acquise pour les besoins de la cérémonie d'ouverture, en avril 2011, de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique» et sa disparition juste après son utilisation. Commandée à l'époque par l'EGT Club-des-Pins à une firme allemande, sans consultation du ministère de la Culture, ce chapiteau géant doté d'une scène de 750 m2, avait une superficie de 5 000 m2 et une hauteur de 21 mètres. Il ne s'agit pas là de la seule anomalie concernant cette manifestation, mais aussi des dépenses qui dépassaient l'astronomique somme de 125 milliards de dinars au total, affirme le directeur financier même du ministère de la Culture dans une déclaration faite le 5 avril 2012. Par ailleurs, le procureur de la République près le tribunal de Tlemcen n'a pas manqué d'indiquer que le parquet avait demandé une copie du rapport de la Cour des comptes établi en 2013 pour consultation et définition des dépassements enregistrés à cette époque. «Les enquêteurs poursuivent toujours leurs investigations auprès des services de la wilaya et financiers au sujet de cette affaire», a-t-il ajouté. Ilhem Tir Khalida Toumi dément Réagissant en fin de journée à la déclaration du procureur, via une mise au point au journal électronique TSA, l'ancienne ministre de la culture, a démenti sa présence à l'étranger «Je vis et j'habite à Alger. Je n'ai pas quitté mon pays depuis au moins un an et je ne compte pas du reste le quitter. Je suis à la fois stupéfaite, effarée et indignée par la légèreté avec laquelle des mensonges aussi graves sont colportés, sans chercher à aucun moment à faire des vérifications, en atteinte flagrante aux droits élémentaires d'une citoyenne», a affirmé Khalida Toumi dans sa mise au point.