Barcelone renversé d'entrée ! Privé de Lionel Messi convalescent, puis de Luis Suarez blessé, le champion sortant s'est incliné à Bilbao sur un incroyable ciseau du vétéran Aritz Aduriz (1-0), vendredi en match d'ouverture du Championnat d'Espagne. De quoi aiguiser la convoitise barcelonaise pour Neymar... Au stade San Mamés, les Catalans ont trouvé les montants par Suarez (32e), sorti quelques instants plus tard touché à un mollet, puis par Rafinha (44e). Et alors que le Français Antoine Griezmann s'est montré décevant pour ses débuts en match officiel avec le Barça, Aduriz (38 ans) a marqué d'un ciseau acrobatique peu après son entrée en jeu (89e), quelques jours seulement après avoir annoncé qu'il prendrait sa retraite en fin de saison. Cette défaite sur le fil met déjà sous pression le club catalan et son entraîneur Ernesto Valverde, très fragilisé au printemps dernier en dépit de la conquête d'une deuxième Liga en deux ans. «Ce soir, la compétition nous a remis à notre place», a reconnu le défenseur Gerard Piqué, porteur du brassard de capitaine en l'absence de Messi. «On repart avec une défaite qui nous fera du bien pour l'avenir. Il vaut mieux perdre aujourd'hui qu'en fin de saison», a-t-il dit au micro de la chaîne espagnole Movistar LaLiga. En fonction des résultats de ses rivaux, le Barça pourrait accuser dès la 1re journée trois longueurs de retard sur le Real Madrid, qui se déplaçait hier à Vigo, et sur l'Atlético, qui reçoit ce soir Getafe. Négociation ardue Ce n'est pas l'idéal pour lancer une saison et cela influera sans doute sur les choix sportifs des dirigeants catalans, engagés dans une négociation ardue avec le Paris SG pour tenter de faire revenir Neymar, parti avec fracas en 2017 en échange de 222 M EUR. L'opération s'est d'ailleurs compliquée vendredi puisque le Barça a accepté un «accord de principe» pour prêter au Bayern Munich le Brésilien Philippe Coutinho, qui aurait pu être une monnaie d'échange dans le dossier «Ney»... Pendant que les Catalans s'activent dans les bureaux, la vérité du terrain a été particulièrement cruelle pour eux vendredi. Les 20 premières minutes, notamment, ont été très compliquées entre le pressing basque et les accélérations d'Iñaki Williams (7e, 15e). Le capitaine Messi, insuffisamment remis d'un problème musculaire à un mollet, manquait cruellement. Et son complice Suarez a rapidement dû quitter la pelouse (34e), sans parler de l'absence de Coutinho, préservé en tribune pour éviter de faire capoter son prêt à Munich... Griezmann fébrile Bref, Valverde a dû composer : il a lancé un trio très inexpérimenté dans l'entrejeu avec Sergi Roberto, Carles Aleña et la recrue néerlandaise Frenkie de Jong. Si ce dernier a surnagé, les deux jeunes Catalans ont peiné. Et lorsque Suarez s'est blessé, Valverde a repositionné sans succès Griezmann dans l'axe de l'attaque et lancé le Brésilien Rafinha. Ce dernier a peut-être été le meilleur Barcelonais, contraignant le gardien Unai Simon à détourner sur sa propre transversale une frappe enroulée (44e). Rafinha a aussi trouvé la base du poteau, bien lancé par le Français Ousmane Dembélé (52e), auteur d'un match encourageant. Tout l'inverse d'Antoine Griezmann, qui a peiné à exister, trop fébrile et incapable de convertir ses occasions franches (70e, 83e). Pour Aritz Aduriz, en revanche, l'histoire est magnifique : la semaine dernière, il annonçait vouloir raccrocher les crampons à la fin de cette saison, alors qu'il aura 39 ans en février prochain. Et après avoir déjà fait des misères au Barça avec un triplé un soir de Supercoupe d'Espagne en 2015 (4-0), le vétéran basque a débuté en beauté son ultime campagne: d'un ciseau splendide qui a fait chuter le champion en titre de son piédestal. «Parfois, le football est très beau pour ce genre de choses», a savouré Aduriz. «Il est impossible que tout cela ne me manque pas mais dans la vie, tout a un début et une fin.»