Les étudiants ne lâchent pas prise. Hier encore, ils ont investi les rues d'Alger. Fidèles à leur rituelle marche de mardi, ils ont été nombreux à braver la canicule de ce mois d'août. Leur mouvement a été renforcé par des centaines de citoyens depuis déjà quelques semaines. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Coïncidant avec la commémoration du 20 août, journée du moudjahid, la manifestation hebdomadaire des étudiants dans la capitale a drainé, hier, une immense foule. Comme chaque mardi depuis maintenant quelques semaines, leurs rangs ont été renforcés par des centaines de citoyens. Des jeunes, des moins jeunes, des femmes, des adolescents,… tout le monde est de la partie. Drapés de l'emblème national, banderoles et portraits des martyrs de la guerre de libération nationale à la main, les manifestants ont, comme à l'accoutumée, scandé des slogans contre le pouvoir en place : «Le peuple ne veut plus de régime militaire», «Etat civil pas militaire»... Ils ont également entonné des chants révolutionnaires. Pour les manifestants rien n'est laissé au hasard. Arrivés devant un immeuble rue Ali-Boumendjel, où il y avait une «djanaza» (décès), ils ont, par respect pour la famille endeuillée, cessé leurs slogans. Un peu plus loin, devant le Centre culturel de la rue Larbi-Ben-M'hidi, ils ont marqué une halte. C'est ici qu'ils reprennent de plus belle une série de slogans hostiles au panel de dialogue ainsi qu'à toutes les chaînes de télévision, «Pas de dialogue avec la bande de mafia», «La bande de mafia mène le dialogue», «Non à la presse orientée»,… sont autant de slogans lancés. A la place Emir-Abdelkader, les manifestants sont accueillis par des dizaines de jeunes perchés sur les marches des lieux. Munis d'appareils photos, de caméras et de smartphones, ces curieux n'hésitent pas à immortaliser certaines séquences de cette marée humaine qui rampe vers la rue Pasteur. Vêtus de gilets rouges, des volontaires du Croissant-Rouge algérien (CRA) font des allers-retours parmi la foule. Les gilets orange, eux, sont des secouristes médicaux bénévoles. Seule fausse note de cette marche : la présence d'un groupe d'islamistes intégristes qui ont rallié la manif. Les slogans qu'ils lançaient ne collaient pas au statut et aux revendications des étudiants. Réputés pour leurs tentatives de récupérer les protestations, ils sont vite ignorés par les manifestants. Sans aucune surprise, les manifestants ont parcouru, hier, les différentes rues de la capitale sous un impressionnant dispositif policier. Partis de la place des Martyrs, passant par la rue Bab Azzoun, le square Port-Saïd, les rues Ali-Boumendjel, Larbi-Ben M'hidi, Pasteur, Mohamed-Khemisti, le boulevard Colonel Amirouche, la rue Mustapha-Ferroukhi, la place Maurice-Audin, ils ont mis fin à leur marche à la place de la Grande-Poste. C'est ici, d'ailleurs, qu'ils se sont donné rendez-vous pour la marche de mardi prochain. Ry. N.