Le titre continental de juillet dernier n'a pas fait que des heureux. C'est une vérité que personne ne peut occulter. Comme en 1982, lors de la campagne d'Espagne durant laquelle l'EN a brillé en réalisant l'exploit de battre l'Allemagne et le Chili sans parvenir à passer au second tour, l'après-CAN 2019 a été «douloureux» pour le football national. Hakim Meddane, manager de l'EN depuis l'arrivée du nouveau bureau fédéral conduit par Kheïreddine Zetchi, n'est plus en poste. La «rumeur» a bien circulé au lendemain du sacre en Egypte, quelques jours après la parade des Verts dans les rues d'Alger. Depuis mercredi soir, c'est officiel, la FAF qui avait laissé «fuiter» des informations comme quoi l'ancien joueur de la JSK était en congé pour démentir sa démission verbale, confirme. «Après plus de deux années en tant que manager général de l'équipe nationale A, Hakim Meddane a décidé de prendre du recul en se mettant à la disposition du président de la Fédération algérienne de football (FAF) et du bureau fédéral dont il est membre, et ce, pour d'autres missions», lit-on dans le communiqué rendu public mercredi soir. Alambiqué comme mode de communication. Cela sent même la langue de bois. Meddane démissionnaire du poste de manager général a, semble-t-il, accepté de se mettre à la disposition du président de la FAF (et non pas de la structure fédérale) pour de nouvelles tâches au sein du BF. Si bien que M. Zetchi peut bien le forcer à demeurer en poste, celui de manager général, tant que les choses se déroulent parfaitement bien. Si la sélection ne manque de rien, c'est grâce (un petit peu du moins) à Hakim Meddane. Mais alors pourquoi ce dernier se sentait le désir de quitter ses fonctions pour assumer d'autres missions (l'on annonce comme potentiel à la succession de Rachid Gasmi au poste très politique de vice-président et responsable des finances de la FAF) ? Y'avait-il oui ou non divergences de vue et de méthodes entre lui et le sélectionneur national Djamel Belmadi installé il y a exactement une année ? En une année de collaboration (de cohabitation), beaucoup de faits et gestes ont été rapportés par les médias. Il semble bien que Belmadi n'appréciait point certaines «démonstrations» en public et devant la presse du manager de la sélection. Encore moins quelques-unes de ses «percées» au sein du groupe Algérie que Belmadi voulait à son entière écoute. De bien mauvaises langues avaient laissé entendre que l'épisode Atal de mars dernier que Belmadi n'a appris qu'à la veille du début de la préparation pour la dernière Coupe d'Afrique des nations était la goutte qui a fait déborder le vase. Belmadi aurait mal apprécié qu'on lui cache la vérité sur cet «incident des plus banals» dans lequel l'entraîneur des gardiens Aziz Bouras est aussi impliqué mais pas accusé. Les deux hommes, Belmadi et Meddane en l'occurrence, se comportaient toutefois comme si de rien n'était. Enfin, chacun assumait ses fonctions dans le meilleur des mondes d'autant plus que leur collaboration a été couronnée par le titre africain des Verts. Contrairement à Zetchi, « ignoré » par la Présidence lors de la cérémonie protocolaire du Palais du Peuple, Meddane faisait partie de la photo-souvenir avec le chef de l'Etat. Il était même juste derrière le sélectionneur national et M. Abdelkader Bensalah. Ceci alors que de «vilaines rumeurs» annonçaient déjà la fin de la collaboration au lendemain de la CAN-2019. Mercredi soir, sur le site de la FAF Hakim Meddane, qui s'est enfermé depuis un mois a tenu à dénoncer la «campagne haineuse» qui l'a ciblé en personne. Il n'a ni évoqué les raisons de sa démission du poste de manager ni son avenir. «Je souhaite bon courage aux différents staffs de l'équipe nationale, à leur tête le sélectionneur national, et aux joueurs. J'ai été fier d'avoir servi bénévolement l'équipe nationale de mon pays en tant que manager général, après l'avoir fait en tant que joueur. Mais après plus de deux ans au poste de manager général, je me sens fatigué, et écœuré par une campagne haineuse qui m'a visé personnellement et a visé la Fédération. J'ai donc préféré laisser la place à une compétence afin de poursuivre cette mission», a fait savoir Meddane au site officiel de la FAF. Campagne haineuse mise à part, Meddane ne relève aucune autre animosité avec les responsables techniques des Verts. Ceux qui l'annoncent comme probable successeur de Rachid Gasmi, sinon Rebbouh Haddad, mesurent-ils le degré de nocivité du poste de vice-président de la fédération ? S'il sera moins exposé médiatiquement, Meddane aura besoin de plus de courage et de patience pour résister à la campagne permanente que les acteurs du football (ligues et clubs) mèneront durant les deux dernières années du mandat du BF dirigé par Kheïreddine Zetchi. Ceci si bien sûr cette «perspective» envisagée par ces médias est partagée par Hakim Meddane qui, d'après nos sources, songe à quitter momentanément le milieu du football pour se consacrer à ses affaires. En tout cas, dans le texte publié par la FAF sur son site, Meddane ne dit mot sur son «futur» rôle au sein de l'instance fédérale. Cette dernière qui attendait le retour en Algérie de Djamel Belmadi devrait rendre public très bientôt le nom du successeur de Hakim Meddane comme manager des Verts. Les noms d'Antar Yahia, Karim Matmour et Madjid Bougherra avaient été cités ces derniers mois. Il semble bien que la FAF de Kheïreddine Zetchi opterait pour un profil «civil», un administratif dont le nom ne dirait absolument rien aussi bien aux médias qu'aux joueurs de la sélection. M. B.