Une missive signée par 8 membres du bureau exécutif du Comité olympique et sportif algérien «circule» depuis lundi soir sur les réseaux sociaux et dans laquelle on apprend que ce groupe d'élus à l'instance olympique nationale ont décidé de geler leurs activités au sein du COA. Eux, ce sont le ministre de la Jeunesse et des Sports en poste, et le non moins président de la Fédération algérienne d'escrime, Salim-Raouf Bernaoui, les championnes olympiques d'athlétisme Hassiba Boulmerka et Benida-Merah Nouria, l'ancien président de la fédération algérienne de boxe, Nabil Saâdi, l'actuel patron de la FA Natation Mohamed-Hakim Boughadou, celui de la FA Haltérophilie Larbi Abdelaoui, Mohamed Bessaâd(président de la FA Tennis) et Sofiane Zahi (président de la FA Gymnastique) dont les noms ont été portés sur la liste des signataires de cette lettre. Un document qui ne porte aucune signature, ni griffe officielle et que nous n'avons pu authentifier auprès des quelques signataires que nous avons contactés en vain. Qu'est-il écrit, en définitive, dans la lettre où seulement 5 des huit signataires (Nabil Sadi, Larbi Abdelaoui, Mohamed-Hakim Boughadou ainsi que les deux représentantes du sport féminin, Nouria Benida-Merah et Hassiba Boulmerka) ont élus en mai 2017 lors d'une AGE pour laquelle le patron de la FA Athlétisme, Abdelkrim Dib, était dans les starting-blocks au même titre que l'ancien ministre de la jeunesse et des sports, Sid-Ali Lebib qui s'était retiré quelques minutes avant le début du scrutin. Ce jour, Mustapha Berraf a été élu pour un cinquième mandat avec une avance confortable (80 voix à 45) ? Après avoir rappelé leurs qualités d'anciens champions, de dirigeants bénévoles, de membres d'instances internationales qui «ont milité tout au long de nos parcours et chacun dans sa spécialité, pour la promotion de l'éthique, du fair-play et des principes olympiques» mais également «des ambassadeurs et protecteurs des valeurs du sport» en hissant haut les couleurs nationales et ce, dans «le respect, la tolérance, l'honnêteté, l'honneur et le courage» «nous suivons avec beaucoup d'inquiétude les polémiques qui secouent notre institution(le COA, ndlr)». Une situation qui semble avoir poussé les signataires de la lettre à agir «dans un élan fraternel, solidaire et patriote» pour condamner «les agissements et déclarations graves et irresponsables» du «président du comité et le président de la commission de préparation olympique, ce dernier s'autoproclamant porte-parole du comité olympique et sportif algérien». Avec ce même élan «fraternel, solidaire et patriote» qui condamne, les signatures ont également dénoncé «de nombreuses décisions (...) prises de manière unilatérale par ces personnes» qu'ils ne citent pas mais que tout le monde connait (il s'agit du président du COA, Mustapha Berraf et Amar Brahmia). Et pour mieux faire comprendre ce «ras-le-bol naissant», les signataires évoquent «les propos gravissimes (...) tenus publiquement en conférence de presse calomniant, insultant et diffamant les plus hautes autorités de notre république et la justice de notre pays». Et pour cause ! Lors d'une conférence de presse tenue la semaine dernière au siège du COA, Amar Brahmia qui s'est éclipsé depuis les JO de Rio de Janeiro a tiré sur tout ce qui bougeait, égratignant ministre accusé d'avoir trafiqué son certificat de scolarité, représentants des fédérations et des journalistes et menaçant tout ce beau monde de poursuites judiciaires. Une sortie qui semble avoir inversé les tendances qui étaient à l'avantage du chairman du COA qui, malgré les attaques frontales de la tutelle, s'est mu dans une posture réservée. M. Berraf aurait probablement évité cette levée de boucliers de ceux-là qui étaient à son chevet à chaque secousse qui menaçait son règne à la présidence du COA s'il avait pris le soin de mettre en position «mute» l'ancien manager de Nordine Morceli. La sortie médiatique de Brahmia aura porté, si ledit document est authentifié, un coup terrible au président de l'ACNOA. Sur un plan local, avec le gel des activités des 8 membres signataires de cette missive qui n'a aucun destinataire si ce n'est l'opinion sportive nationale, mais également sur le plan international où l'image de l'Algérie, autant que ses positions au sein des instances mondiales, ne sera pas belle à voir après de tels déballages qui, certainement, se poursuivront, jusqu'aux JO de Tokyo. Car, et tout le monde l'aura compris, Tokyo demeure un enjeu que personne parmi les hommes et hommes du MSN, du moins parmi les décideurs du sort des sportifs et des hommes du terrain, ne veut perdre. M. B.
Mustapha Berraf (président du COA) à propos de la lettre «Leur (éventuelle) démission n'est pas statutaire» Mustapha Berraf garde son sang-froid et agit avec un esprit olympien. Pour le président du COA, invité à confirmer puis à éventuellement commenter le gel des activités qu'auraient décidé 8 membres de son comité exécutif, le secrétariat du comité olympique et sportif algérien n'a reçu aucun document. «Pour le moment», précise-t-il dans une communication avec Le Soir d'Algérie. Berraf précisera qu'une telle «décision» n'est non seulement «pas statutaire» mais est «aussi contraire aux lois algériennes». Et d'expliquer que dans les textes du CIO et de la législation algérienne régissant les associations «il est question de démission et non pas de gel d'activités». Si bien qu'une telle «manœuvre» n'aura aucun effet sur le fonctionnement de l'instance olympique et de ses organes ? Les prochaines heures pourraient nous apporter davantage d'enseignement sur un «boucan» qui peut s'avérer comme un pétard mouillé. Comme depuis longtemps. M. B.