C'est désormais officiel. Ali Benflis est candidat à l'élection présidentielle. Le président de Talaie El Houriat n'émet que quelques réserves sur «les conditions politiques» qui restent à réunir pour la réussite du rendez-vous électoral. Avant que le comité central de son parti ne valide sa candidature, Benflis a estimé que la candidature de Tebboune signifiait un cinquième mandat. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Sans surprise, les membres du comité central de Talaie ont approuvé la candidature de Ali Benflis. Le président du parti est ainsi officiellement mandaté pour briguer la magistrature suprême du pays. La décision a été prise jeudi à l'issue d'une session ordinaire du dit comité. Commentant la sentence du comité central, Ali Benflis, s'adressant directement à ses membres, a assuré qu'«en prenant la décision de la participation à la prochaine élection présidentielle vous avez pris une décision dans la lignée de notre projet politique. Une décision à la hauteur des enjeux et des défis du moment, une décision qui place l'intérêt général au-dessus des intérêts partisans», ajoutant que «c'est un projet dont la portée dépasse largement le cadre de notre seul parti politique, Talaie El Houriat, pour s'inscrire dans la perspective, beaucoup plus large, d'un rassemblement pour une sortie de crise ouvrant la voie à un changement démocratique qui intègre la totalité des revendications et des aspirations de la révolution démocratique pacifique en termes de construction d'un Etat de droit et d'instauration d'un régime démocratique». Sans dévoiler son programme électoral, Benflis laisse entendre qu'il se veut rassembleur en évoquant «un rassemblement de tous ceux qui se reconnaîtront dans ce projet de rénovation nationale, partis politiques, personnalités nationales, associations, syndicats indépendants, femmes et hommes de bonne volonté, que je me propose de constituer autour de ma candidature». Lors de son discours inaugural, l'ancien Premier ministre rappellera que les élections à venir se tiendront dans un contexte très particulier puisque, dit-il, «le régime a vidé de tout leur sens les institutions et affaibli la société tout en détruisant l'économie nationale, d'où l'urgence d'une sortie de crise qui passe, dit-il, inévitablement par la tenue des élections. «Plus que jamais, l'élection présidentielle se présente comme la voie la moins risquée et la moins dommageable», assène Ali Benflis qui justifie son choix en affirmant que «l'objectivité nous oblige à reconnaître qu'avec la création de l'Autorité nationale indépendante des élections et les amendements apportés à la législation électorale, dont le caractère n'est pas déterminant, les conditions que nous avons posées au plan institutionnel, légal et procédural ont été globalement satisfaites». Petit bémol néanmoins en ce qui concerne «les conditions politiques» en créant un environnement «politique serein et apaisé pour convaincre le citoyen de se rendre aux urnes». Il s'agit poursuit-il des mesures déjà identifiées dans la plate-forme de Aïn Benian à savoir le départ de l'actuel gouvernement et son remplacement par un gouvernement de compétences. En animant un point de presse avant que la décision du Comité central ne soit rendue publique, Ali Benflis, interpellé au sujet de la candidature de Tebboune, a répondu que cette dernière était ni plus ni moins qu'un cinquième mandat ! N. I.