Quelle option l'emportera ? Selon des sources sûres, au parti de Ali Benflis, la tendance est au boycott. «Au départ, peu de militants étaient favorables à cette option qui a fini par prendre le dessus», indique un membre du bureau politique. Celui-ci a synthétisé tous les débats qui ont eu lieu depuis des mois au niveau de la base dans un document qui sera remis aux membres du comité central. «Talaie El Houriat n'est pas un parti créé pour les élections mais pour constituer une force afin de sortir le pays de la crise de régime, de l'impasse politique, économique et sociale», a ajouté notre source, qui soutient que «le régime n'a pas changé, ses pratiques aussi». Notre interlocuteur affirme que le boycott des élections législatives est l'option la plus probable, parce que les militants sont convaincus que «le prochain rendez-vous électoral sera comme les précédent, contrôlé par l'appareil politico-administratif du régime qui n'a pas changé». Le président du parti, Ali Benflis, avait esquissé lors de sa dernière conférence de presse, le 6 décembre, la décision de Talaie El Houriat en faisant un plaidoyer de la non-participation aux prochaines élections législatives. «Le pays n'est plus géré, il n'y a plus de vision de son devenir, il n'y a plus de projet national qui le rassemble et il n'y a pas de perspectives qui lui sont ouvertes», soutenait-il. «Le véritable défi politique du moment est là, il n'est pas ailleurs», affirmait l'ancien candidat à l'élection présidentielle d'avril 2014. «Les élections porteront comme d'habitude, selon lui, la marque infamante de la tricherie politique et de la fraude électorale.» Talaie El Houriat ne se fait aucune illusion. «Si nous en avions encore quelques-unes, les deux lois organiques sur le régime électoral et sur l'instance de surveillance des élections sont venues les effacer définitivement de nos esprits», argumente le président du parti. Pour lui, «ces deux lois n'ont rien fait d'autre que de venir aménager deux pépinières luxuriantes pour la poursuite de la tricherie politique et de la fraude électorale». «Dans de telles conditions, quel bien pour le pays peut-on attendre d'un recours aux urnes d'où sortira non pas la volonté irrécusable du peuple, mais seulement la volonté de la machine politico-administrative qui se sera substituée à elle de manière arbitraire, de manière frauduleuse et en violation des règles les plus élémentaires de l'éthique politique», avait expliqué le président de Talaie El Houriat. C'est, en fait, cette conviction qui s'est développée chez les militants du parti qui sont appelés à trancher aujourd'hui entre l'option du boycott ou de la participation. Et décider de participer, serait aller à l'encontre de l'esprit et la lettre du discours développé par Ali Benflis depuis les dernières élections présidentielles et les premières assises de Talaie El Houriat.