Le Chabab doit refaire ses classes ! C'est la leçon à tirer de cette (triste) sortie de route du club de Laâqiba d'une épreuve continentale qu'il semblait convoiter et qu'il pouvait sérieusement séduire. Mardi passé, au terme d'un exploit exceptionnel réalisé à Tizi-Ouzou, nombre d'observateurs, en sus des fans du CRB, se laissaient «abuser» par le sentiment que cette année verra le retour du grand Chabab. Tellement Merbah et consorts réalisent en ce début d'exercice des performances irréelles pour une équipe qui, quelques mois plus tôt, jouait sa survie en Ligue 1. A coup de renforts multiples, avec de nouvelles recrues, une nouvelle direction et surtout un staff élargi conduit par un Abdelkader Amrani connu pour son travail en profondeur, le CR Bélouizdad, moribond en décembre 2018-janvier 2019 devenait cette «faucheuse» à laquelle les adversaires ne pouvaient résister. Le maintien puis le trophée national en poche, les Belouizdadis poursuivaient allègrement leur rêve. En s'appuyant sur de nouveaux renforts estivaux et une mécanique administrative davantage huilée. Engagés en coupe de la CAF, compétition qu'ils avaient connue par le passé, les Rouge et Blanc vont faire preuve d'une invraisemblable maîtrise lors du tour inaugural devant les Tchadiens de l'AS Coton (victoire 2-0 à Alger puis 2-0 à Ndjamena). Et abordaient le second tour avec une sérénité déconcertante qui effraya les Egyptiens de Pyramids FC au Caire (1-1). Un résultat qui devait offrir aux camarades de Belahouel, une option pour les seizièmes-bis. Il n'en fut malheureusement rien. Samedi, sur la grasse et maudite pelouse du temple du 5-Juillet, Tariket et ses compères ont surnagé. Impuissants à inquiéter les Egyptiens tout au long de la première période, ils auraient dû se contenter de gérer l'acquis. Que nenni ! Sayoud et compagnie voulaient plaire à leur galerie et se découvraient dangereusement au fil des minutes. Jusqu'à cette tragique 57' qui verra l'attaquant ghanéen John Antwi s'incruster entre Nessakh et Bouchar pour couper la trajectoire du ballon et se lancer à la rencontre de Gaya Merbah ajuster un maître et puissant tir qui effleura le poteau gauche avant de secouer les filets. A ce moment, le Chabab avait plus d'une demi-heure pour reprendre ses esprits. Egaliser puis tenter de l'emporter avant une éventuelle fatidique série de tirs au but. Une «feuille» de route mal maîtrisée par les joueurs d'Amrani qui, au lieu de chercher l'égalisation d'une façon intelligente, voulaient l'emporter grâce à d'autres moyens, l'énervement et la contestation comme principales «armes» pour déjouer un bloc égyptien bien en place. Malgré quelques flottements et des fautes individuelles, les poulains de Desabre ont tenu le coup jusqu'à ce que le referee marocain El-Guezzaz, par ailleurs très complaisant sur des erreurs de main des défenseurs visiteurs qui méritaient un tout autre traitement, siffle la fin des espoirs de Bousseliou and co. Au grand dam d'un public qui croyait à une balade de ses favoris mais qui s'est finalement «convaincu» du sort bien mérité de son team. «Il reste la coupe d'Algérie et le championnat, et nous allons essayer de faire mieux», laissait entendre le coach belouizdadi en fin de partie. Déçu par la tournure de l'empoignade, l'entraîneur du CRB a cherché la véritable explication de cette déconfiture. Il n'en trouvera que des prétextes (arbitrage, absence de quelques joueurs et état de la pelouse) pour justifier cette élimination qui, raisonnablement, est la conséquence d'un trop plein de confiance chez certains joueurs (n'est-ce pas Sayoud) ou du manque de concentration et de justesse d'autres éléments (Nessakh, Ziti, Djerrar et autres Bechou. D'autres entraîneurs, autrement plus rusés et à l'expérience avérée, se sont essayés à cet examen (dans les années 70, Abdennour Kaoua, le gardien du MCA, a même joué une finale de coupe d'Algérie contre l'USMA comme avant-centre) et ont connu d'insoupçonnées réussites. Samedi, les malheurs du CRB étaient ailleurs. M. B.