Selon des sources, « le projet de mégaport stratégique devrait générer près de 200 000 emplois (directs et indirects) ». Mieux, «il figurera parmi les plus importantes infrastructures maritimes de la région méditerranéenne et du continent africain. » En marge de ces déclarations, un rapport élaboré par la Direction des travaux publics de Tipasa indique que « cette structure pourrait accueillir le plus grand navire de marchandises au monde, d'une capacité de 240 000 tonnes ».Toujours selon ces sources, la capacité actuelle des ports algériens est limitée à 30 000 tonnes. Des données techniques relatives à ce projet révèlent qu'il comptera 23 terminaux d'une capacité de traitement de près de 6,5 millions de containers par an, avec 25,7 millions de tonnes de marchandises annuellement. Ainsi, cette immense infrastructure maritime deviendrait, selon ses concepteurs, « un véritable pôle de développement économique, après son raccordement programmé aux réseaux ferroviaire et autoroutier, en plus d'une zone logistique de 2 000 hectares ». A ce titre, on nous indique qu'il est prévu une superficie de 11 000 hectares dédiée à ce projet, dont 2 000 hectares pour les zones industrielles , 250 pour la voie ferrée allant de Cherchell vers l'autoroute Est-Ouest, et 200 hectares pour la seule zone portuaire. Il est annoncé, par ailleurs, que la réalisation de cet ouvrage monumental va impliquer deux sociétés chinoises et une société nationale , pour une enveloppe de 3,6 milliards de dollars. Ainsi, pour ce projet, d'un coût initial de 3,6 milliards de dollars, la Chine s'engage à le financer par un crédit d'Etat à long terme. Toutefois, face aux retards persistants, l'inquiétude des Algériens reste de mise dès lors que cette situation fait craindre un gel ou le report de sa réalisation , malgré les rumeurs de sa délocalisation vers Annaba. Il s'avère, en effet , selon nos sources , que « ces inquiétudes n'ont été étayées par aucune décision juridique ou réglementaire nationale ou internationale , se devant d'être confirmées par les parties algérienne et chinoise ». Ces mêmes sources ajoutent qu'« aucune justification économique , sociale ou hydrogéologique ne justifie cette mesure de transfert ». Ils évoquent le fait « qu'à l'origine de ces rumeurs, il y a l'aspect touristique de la zone à investir qui est avancé. La seconde raison invoquée a trait au devenir de la flore et de la faune marines et, enfin, l'autre motif invoqué concerne la protection des vestiges archéologiques des 26 canons ottomans immergés existants à El-Hamdania. Tous ces arguments éludent l'aspect économique et social de cette région enclavée, qui ne dispose d'aucun projet économique consistant ou de ressources à même de faire face au chômage. Selon nos interlocuteurs, « il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour les vestiges des canons ottomans, charriés par la mer à Hamdania du fait que les récentes assurances données par la Direction de la culture de Tipasa de protéger les sites touristiques, à l'instar du site des 3 îlots situé à El-Hamdania ». Cependant, « au-delà de ces considérations sentimentales attachées à cette belle région balnéaire d'El-Hamdania, interviennent des arguments de poids, pour justifier l'incontournable et opportune implantation de ce mégaport commercial sur le site d'El-Hamdania, en expliquant que ce nouveau port permettra de rapprocher l'Algérie de l'Asie du Sud-Est, l'Amérique, l'Afrique et de faire face à la hausse du volume du trafic maritime en direction de l'Algérie tel que prévu avec l'entrée en lice de nouveaux armateurs de renommée mondiale ». Ces mêmes sources indiquent que la perspective que ce port devienne un « hub » interconnecté au réseau ferroviaire et autoroutier africain permettrait le transbordement des navires en provenance des grandes routes maritimes pouvant accueillir des méga-navires. Des riverains nous affirment que leur « région est démunie de tout projet économique d'envergure, même la sardine qui coûte 400 à 500 dinars le kilo ou la crevette qui dépasse 2 000 dinars le kilo restent inaccessibles aux petites bourses à l'instar des légumes, la tomate et la pomme de terre qui sont acheminés de Gouraya et de Damous ; le chômage est menaçant et rampant et seul ce mégaport est en mesure de créer de l'emploi pour nos enfants, qui, chaque jour, optent pour la harga, car ce n'est ni les 26 canons turcs immergés à Hamdania, ni les plages polluées de la contrée, ni les quelques petits métiers et sardiniers qui vont faire nourrir nos familles ! », clament nos interlocuteurs. Estimée à 3,3 milliards de dollars, cette infrastructure portuaire est prévue être financée dans le cadre d'un crédit chinois à long terme. Le futur port d'El-Hamdania sera réalisé, estime-t-on, dans un délai de sept ans pour être progressivement mis en service dans quatre ans. A ce titre, cette infrastructure disposera de 23 quais avec une capacité de traitement de 6,5 millions de conteneurs et de 25,7 millions de tonnes/an de marchandises. Selon d'autres sources et les prévisions du secteur des transports, ce port traitera un volume de trafic de marchandises dans la région Centre qui atteindra, à l'horizon 2050, les 35 millions de tonnes de marchandises/an et deux millions de conteneurs de 20 pieds annuellement, contre 10,5 millions de tonnes traités, actuellement, par les ports d'Alger et de Ténès. Houari Larbi