La création littéraire algérienne a brillé, mardi, sur le podium des lauréats au titre de la 5e édition du prix littéraire Katara pour le roman arabe, à travers la distinction de trois noms émergents de la scène culturelle algérienne. Habib Sayeh fut le premier romancier à monter sur le podium dans la catégorie «romans arabes publiés», pour son nouveau roman Ana oua Haïem (moi et Haïem) de Mim Editions (2018). Une grande joie s'est saisie du romancier suite à cette prouesse qui a illuminé encore plus son parcours déjà bien riche. «Je suis submergé de joie pour cette consécration (...). Je ne la perçois pas comme un hommage qui m'est rendu à titre personnel mais un hommage au roman algérien et à l'effort de récit consenti par les romanciers algériens», a-t-il déclaré à l'APS dans la foulée. Né à Mascara (Algérie) le 24 avril 1954, Habib Sayeh est titulaire d'un diplôme universitaire spécialité littérature et études, ayant à son actif des romans tels que Zaman Annamroud (1985), Dhak el hanin (1997) et Colonel Zbarbar (2002). Le romancier algérien a également des nouvelles, à l'instar d'El Qarar (1979), ainsi que d'autres contributions dans le domaine des médias. Parmi les lauréats du prix dont la valeur s'élève à 60 000 dollars US, remis aux cinq premiers lauréats et primant également la traduction vers l'anglais des romans lauréats, figurent Habib Abdulrab Sarori du Yémen pour son roman Révélation et le romancier érythréen Haji Jaber pour son roman Mousse noire. Dans la catégorie des romans non publiés, Nacer Salmi s'est vu décerner le prix pour son romain Une tasse de café et un croissant, en sus de quatre autres romanciers dans la même catégorie. Le romancier Nacer Salmi s`est déjà vu décerner, en 2016, le prix Katara du roman arabe à Doha (Qatar), pour son œuvre Les langues bleues. «J'ai remporté le prix à deux reprises, mais j'ai été privé du plaisir de monter sur le podium et d'y recevoir le tout premier prix en raison du passeport, mais aujourd'hui j'ai pris ma revanche et je suis heureux, car j'y suis pour recevoir le prix», a-t-il dit à l'issue de la distinction. Ce couronnement se veut une «célébration de la création algérienne», s'est-il réjoui tout en affichant son vœu de voir se concrétiser davantage de présence et de prouesse dans de telles manifestations». Né le 17 septembre 1968 dans la ville de Tighennif à Mascara et titulaire d'une licence en littérature arabe de l'université d'Oran, Nacer Salim possède des contributions littéraires dans le récit et le roman. Ont été primés dans cette catégorie du roman Aïcha Amour du Maroc pour son roman Hayat bil abyadh wa el asssouad (une vie en noir et blanc) et Abdelmoumene Abdelal d'Egypte pour son roman Hadath ala abwab el mahroussa. Le montant du prix est de 30 000 dollars. L'Algérie a également été primée dans la catégorie de la recherche et de la critique du roman grâce à la critique Mouna Serifak, une universitaire qui a travaillé sur des œuvres d'hommes de lettres syriens. «Je suis très contente de cette distinction que je considère comme un encouragement pour poursuivre mon travail», a-t-elle déclaré. Enseignante de littérature et de langues à l'université Lamine-Debaghine de Sétif, Mouna Serifak compte parmi ses travaux «Le roman algérien d'expression française, entre changement social et construction de la conscience». La cérémonie de clôture du prix Katara du roman arabe (13-15 octobre), qui a vu la participation de 1850 romanciers, a été marquée par la remise des prix aux lauréats des catégories «le roman jeunesse» et «le roman qatari non publié». Entre autres activités culturelles et artistiques ayant marqué cette édition, une conférence sur l'écrivain koweïtien Ismaïl Fahd Ismaïl, pionnier du roman du Golfe. Au deuxième jour de cette édition, une conférence sur «L'ingénierie culturelle et le roman» a été animée par Hana El Baweb. Sont intervenues lors de cette rencontre, Zouhour Kiram, romancière marocaine, et Asma Kouar, auteure et éditrice algérienne qui a présenté une feuille sur «L'ingénierie culturelle dans le monde arabe» au nom du professeur Khaled Abderrahim, superviseur du prix Katara du roman arabe. Le prix Katara du roman arabe est un prix annuel lancé en 2014 par la fondation culturelle Katara. Trois romanciers algériens avaient décroché le prix Katara du roman arabe, dans son édition de 2017. Saïd Khatibi avait décroché le prix dans la catégorie «romans arabes publiés». Abdelwahab Aïssaoui avait été primé dans la catégorie «romans arabes non publiés» et Bachir Dhifallah dans la catégorie «études du roman arabe».