Nouveau mardi, nouvelle manifestation estudiantine contre le système politique. Les étudiants, ralliés par des centaines d'autres citoyens, ont manifesté, hier, pour le 35e mardi de suite, réclamant le départ de tous les symboles du régime, rejetant l'élection présidentielle du 12 décembre et exigeant la libération des détenus du mouvement citoyen. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les étudiants maintiennent la mobilisation. Hier, ils étaient des milliers à sillonner les rues de la capitale, en scandant des slogans contre les tenants du pouvoir, l'élection présidentielle, la justice et les médias qui boudent les manifestations populaires. A 10h30 mn, au départ de la marche à la place des Martyrs, il n'y avait que quelques dizaines de manifestants, suscitant l'inquiétude des présents quant à la baisse de la mobilisation. Mais au fil des rues, la manifestation prenait de l'ampleur, devenant imposante en arrivant à la rue Larbi-Ben-M'hidi. Les marcheurs, à la tête desquels figurent des étudiants et Benyoucef Mellouk, l'homme par qui le scandale des magistrats faussaires est arrivé, ont scandé des slogans en faveur de l'indépendance de la justice et de la presse. Ils ont été « encadrés » par un impressionnant dispositif sécuritaire presque similaire à celui déployé chaque vendredi. Le siège de l'APN, bien qu'il ne soit pas inclus dans le parcours de la marche, a été assiégé par les forces de l'ordre. La manifestation a été, tout au long de son itinéraire, pacifique, marquée par un seul incident au niveau de la statue de l'émir Abdelkader. Les manifestants ont tenté de forcer le cordon sécuritaire afin de rejoindre le tribunal de Sidi-M'hamed où se tenait le procès de six détenus du drapeau amazigh, mais en vain. Sans trop insister, ils ont poursuivi la marche, empruntant la rue Pasteur, le boulevard Amirouche et la place Audin avant d'arriver à la Grande-Poste. Tout au long de ce parcours, les manifestants ont exprimé leur rejet du projet de loi sur les hydrocarbures. Ils ont également crié leur refus du régionalisme, insistant sur l'unité du peuple algérien. Mais le slogan qui est revenu le plus hier est l'appel à la libération des détenus d'opinion que les manifestants ne veulent pas abandonner à leur sort. A la Grande-Poste où la marche devait prendre fin, une partie de la procession humaine voulait rejoindre le tribunal de Sidi-M'hamed. Mais un dispositif sécuritaire imposant a fermé tous les passages, bloquant les manifestants. Quelques instants après, les forces de sécurité se sont retirées, cédant le passage aux manifestants qui, en arrivant devant le tribunal, ont exigé le départ du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati. K. A.