L'Algérie veut impulser un «nouvel élan» au développement du secteur minier pour lui permettre de jouer un rôle significatif dans l'économie nationale, a indiqué lundi à Alger le directeur des mines au ministère de l'Industrie et des Mines, Mourad Hanifi. Intervenant lors de la 4e édition du Colloque du programme international des géosciences (PICG 638), consacrée au thème «Géodynamique et minéralisations des formations paléo-protérozoïques pour le développement durable», M. Hanifi a mis en avant les efforts déployés par l'Algérie et les réformes mises en œuvre pour valoriser les ressources minières du pays, tant pour les promoteurs privés que publics, nationaux ou étrangers. Il a, dans ce cadre, souligné que la législation minière permettait l'accès à l'exploration au développement et à l'exploitation des ressources minérales par des capitaux privés, tout en rappelant les différents programmes engagés pour l'exploitation de ressources à forte valeur ajoutée pour l'économie nationale. Ce colloque, inscrit sous l'égide de l'Unesco, initié par l'Université française de Rennes et organisé par l'Agence du Service géologique de l'Algérie (ASGA), en collaboration avec la Faculté des sciences de la Terre, de la géographie et de l'aménagement du territoire (FSTGAT) et l'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediène (USTHB), revêt une «grande signification» pour l'Algérie qui dispose de ressources importantes en minéraux utiles, selon M. Hanifi. Il permettra, deux jours durant, d'approfondir le débat et les échanges entre pouvoirs publics, opérateurs économiques et scientifiques sur des questions géologiques, métallo-géniques et techniques, afin de booster le développement du secteur minier tant sur le plan exploration que le développement et l'exploitation. Il a souhaité que cette rencontre soit couronnée par des recommandations qui constitueraient «un pas de plus» dans le développement durable. Le responsable a noté que le sol et sous-sol algériens regorgeaient de matières premières minérales diverses, abondantes et de qualité, qui peuvent, une fois exploitées et rentabilisées de façon efficiente, accélérer un développement socio-économique durable du pays. Un inventaire minéral élaboré par l'Agence du service géologique de l'Algérie recense plus de 7 000 occurrences, gîtes et gisements reconnus dans des environnements géologiques et géodynamiques prometteurs avec l'utilisation des nouvelles techniques d'exploration. De son côté, la présidente du comité de direction de l'ASGA, Karima Tafer, a fait remarquer que plus de 90% de l'économie mondiale reposaient sur les ressources minérales, d'où l'importance de ce secteur. Elle a souligné les efforts engagés par l'Agence pour rendre publiques les données géologiques en Algérie. Ainsi, l'Agence avait mis en place, en janvier 2019, la Banque nationale des données géologiques en ligne, au profit du grand public. Le professeur à l'Université française Rennes 1, Tahar Aïfa, a, pour sa part, souligné que les ressources minières de l'Algérie étaient sous-exploitées, en insistant sur la nécessité d'effectuer, en s'appuyant sur l'expertise des participants à ce colloque, une mise à jour des programmes académiques, de renforcer les méthodes de terrain et d'étudier les moyens de réduire l'impact de l'exploitation des ressources naturelles sur l'environnement. Intervenant à cette occasion, les participants ont notamment proposé la création d'un comité interministériel des matériaux stratégiques et ont mis l'accent sur la nécessité de revisiter les résultats de la recherche minière qui remontent, pour la plupart du temps, aux années 1970. APS