Le porte-parole du candidat à la présidentielle du 12 décembre prochain, Abdelaziz Belaïd du Front El Moustakbal, Mustapha Haddam, a estimé qu'il était temps de «passer de la légitimité historique à la légitimité populaire» et que «seule la légitimité populaire est à même de sortir l'Algérie de la situation de crise multidimensionnelle dans laquelle elle s'est enfoncée ». S'exprimant, hier dimanche, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le porte-parole de Belaïd pense que «le changement ne peut venir que par les moyens démocratiques» parce que, précise-t-il, «nous ne croyons pas à la politique de la chaise vide». M. Haddam a tenu à signaler que, dès 1962, les pouvoirs qui ont eu à se succéder à la tête de l'Algérie, se sont tous appuyés sur la «légitimité révolutionnaire» pour gérer son avenir. «Pour des raisons générationnelles», il considère qu'il est temps, désormais, pour les personnes ayant bénéficié de cette légitimité «de passer la main» à travers des élections «propres et transparentes» seules habilitées à donner une légitimité populaire aux institutions. Pour l'intervenant, le candidat Belaïd Abdelaziz représente la génération postindépendance, et qui connaît donc les préoccupations de sa génération et de celle qui est venue après. Abordant la question des réformes que le mouvement populaire exige depuis le 22 février, M. Haddam a indiqué qu'elles ne doivent pas être engagées avant le scrutin présidentiel, s'interrogeant par cette même occasion «qui va engager ces réformes, des personnes désignées, mais désignées par qui ?» et pour cela, il est impératif de passer par le scrutin qui donnera au prochain Président une «certaine légitimité au plan institutionnel et constitutionnel», pour entreprendre les importants chantiers destinés à gérer la période de crise «multidimensionnelle à laquelle est confronté l'Etat algérien» selon ses dires car «la période est difficile». Et de poursuivre «nous devons donner à notre pays, par les voies démocratiques, les institutions qui peuvent conduire et gérer cette période. Face à la corruption qui a pris des proportions alarmantes, le candidat du Front El Moustakbal compte sévir en réactivant les institutions existantes comme la Cour des comptes qui «a somnolé ces 20 dernières années» ainsi que l'Inspection générale des finances, selon le porte-parole du parti qui saisit l'occasion pour rappeler et expliquer le slogan de leur campagne «Le peuple décide» avant de préciser «seuls les citoyens peuvent garantir des élections libres et transparentes». Ilhem Tir