Le professeur émérite à l'Ecole supérieure de journalisme et sociologue, Mohamed Lakhdar Maougal, a répondu, hier lundi, aux tentatives d'ingérence du Parlement européen dans les affaires intérieures de l'Algérie, avec les déclarations de l'eurodéputé français Raphaël Glucksmann en précisant que «l'Union européenne est très inquiète pour ses affaires». Pourquoi cette tentative d'ingérence dans un contexte national marqué par une crise politique et un Hirak qui se perpétue depuis 9 mois ? L'invité de la rédaction de la Chaîne 3, le Pr Mohamed Lakhdar Maougal, a expliqué, en détails, ce qui se passe actuellement et qui n'est autre qu'un «épisode d'un long processus remontant à la fin de la Seconde Guerre mondiale» et où les Américains avaient créé le club Bilderberg, pour sceller une alliance des 3 mondes (Etats-Unis, Canada, l'UE et le Monde musulman) avec l'appui financier de l'Arabie Saoudite, considérée par l'intervenant comme «un allié de taille, qui finance tout». Dans ses explications, le professeur fera part des menaces qui guettent notre pays en soulignant l'existence d'un projet, le même que celui qui avait déstabilisé d'autres pays à l'instar de l'Irak, de la Syrie, de la Libye… «Si l'Algérie est ciblée, c'est parce qu'on est à la fin d'un système qui a fonctionné, avec l'équipe Bouteflika, et lequel, aujourd'hui, ouvre des perspectives à un moment où le pays reprend une place importante» insistant sur le fait que «le pays se trouve sous une menace extrêmement dangereuse». Commentant les déclarations de l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, qui avait annoncé, il y a 3 jours, que le Parlement européen débattra la semaine prochaine de la situation en Algérie, prenant clairement position en faveur du mouvement de protestation, M. Maougal a souligné que «l'UE est très inquiète pour ses affaires en nous envoyant des ultimatums». Il rappelle aussi que le groupe français Total «fait la prospection du gaz de schiste chez nous, et d'autres entreprises multinationales adossées à ces puissances n'arrêtent pas de travailler». A cet effet, l'intervenant met en garde contre la «confusion» qui est favorable à ces puissances puisque «nous braquons toute notre attention sur ce qui se passe dans la rue et nous ne savons pas ce qui se passe dans l'Algérie profonde», fera-t-il savoir. En réponse à la question relative au refus de certains Algériens de croire à l'existence de ces projets de déstabilisation, l'intervenant indique que ceux qui ne veulent pas y croire sont «ces élites formées dans des universités américaines et françaises», prenant un exemple extrait du dernier livre de Pascal Boniface, Requiem pour le monde occidental, relever le défi de Trump où l'auteur signale que les Etats-Unis ont mis en place de nombreux programmes de formation, auxquels ont participé de nombreux bénéficiaires dont «565 d'entre eux sont des chefs d'Etat et de gouvernement et 31 autres des personnes qui sont à la tête d'organisations internationales». Pour ce qui est de l'absence d'un représentant du mouvement populaire, le sociologue estime que la question organique reste très importante. «Le Hirak a l'avantage de regrouper du monde» mais reste sans aucune organisation, signalant au passage les tentatives de «noyautage» d'où le blocage qui empêche la cristallisation de ce mouvement qui n'arrive pas à s'exprimer par une seule voix. Ilhem Tir