Un moteur downsizé est-il aussi fiable qu'un moteur de taille «normale» ? Ci-après quelques éléments de réponse sur son principe de fonctionnement et ses performances. Fonctionnement Il s'agit donc de réduire la taille d'un moteur pour qu'il consomme moins. Cependant, une fois le moteur réduit, il est en toute logique moins puissant. Pour contrecarrer cela, on lui greffe une suralimentation qui est en général représentée par un turbocompresseur. Exemple imaginaire, le moteur normal est un 2.0 injection essence de 130 chevaux. Sa version downsizée sera par exemple un 1.4 turbo injection essence de 130 chevaux. On a donc réduit sa taille et compensé par un turbo. Cependant, il est de notoriété publique que l'apport d'un turbo accroît indéniablement les possibilités de pannes. Surtout que cet élément subit beaucoup de contraintes et se révèle assez fragile (son usure dans le temps est indéniable, les ailettes s'usent et le palier/roulement finit par fatiguer et prendre du jeu). Toutefois, mieux vaut un moteur suralimenté bien conçu qu'un moteur atmosphérique bâclé. Mais d'une manière logique, en comparant des moteurs de conception similaire, un moteur turbo aura plus de chance d'avoir des soucis techniques qu'un moteur qui n'en est pas doté.
Injection haute pression De plus, les petits moteurs induisent généralement une injection directe qui nécessite plus de pression... Encore une fois, les pièces subissent plus de contraintes et il y a besoin de plus de pièces (notamment une rampe d'accumulation de pression : rampe commune), ce qui accroît les difficultés potentielles en cas de négligence des concepteurs. L'injection directe, associée à un fonctionnement dit de stratifié (méthode d'injection permettant de réduire la consommation), implique la création de particules fines... De ce fait, il y aura bientôt des filtres à particules sur les moteurs essence downsizés, de quoi encore faire reculer la fiabilité. Chose qui n'existait pas sur les atmosphériques à injection indirecte.
Fiabilité/taille de la cylindrée En revanche, concernant la taille du moteur, il faut comprendre qu'il peut y avoir des petites nuances... Car si la logique veut qu'un petit moteur s'use plus vite qu'un gros, il ne faut pas se limiter à observer uniquement la cylindrée globale du moteur ! En effet, certains 3 cylindres peuvent être considérés comme plus gros que des 4 cylindres en raison notamment de la cylindrée par chambre de combustion. En comparant à titre d'exemple le 4 cylindres TCE 130 (Renault) et le 3 cylindres Puretech (Peugeot/Citroën), on aurait tendance à avancer que le 3 cylindres sera plus fragile. Toutefois, en regardant de plus près, le moteur Renault est constitué de 4 cylindres de 300 cm3 alors que le Peugeot a 3 cylindres de 400 cm3. Le moteur Peugeot a peut-être moins de cylindres mais ceux-ci sont plus gros et paraissent donc plus armés pour subir des contraintes. Cependant, tout n'est pas si limpide car chaque cylindre subira plus de contraintes. On peut en effet dire que le Puretech devra développer 43 ch par cylindre tandis que le TCE devra générer 32.5 ch par cylindre, ce qui, au final, paraît assez équilibré.
Le talon d'Achille, la longévité Résultat, il est plus logique d'observer le rendement du moteur, à savoir le rapport entre cylindrée globale et puissance. Plus il y aura de puissance par litre, plus le moteur sera poussé dans ses retranchements, et donc plus la mécanique sera mise à l'épreuve. Il faudra aussi regarder du côté du couple, car c'est ce dernier qui indique plus précisément l'intensité de la contrainte mécanique. Toutefois, les concepteurs compensent cette hausse des contraintes en modifiant les matériaux qui composent les pistons et cylindres, notamment l'acier pour les pistons au lieu de l'aluminium (il se dilate moins et est plus résistant). Quoi qu'on en dise, il semble malvenu de pouvoir affirmer qu'un moteur downsizé puisse égaler un bon vieil atmosphérique... En attendant des efforts supplémentaires pour leur amélioration, on peut conclure que le downsizing ne semble pas vraiment armé pour jouer la carte de la longévité.