Le Chabab de Belouizdad vit sa deuxième crise de confiance depuis l'entame de la saison. Leader de la Ligue 1 mais dont le sacre symbolique de champion d'automne est hypothéqué par l'issue de la mise à jour du championnat, le CRB amorce un virage décisif dans son parcours 2019-2020. A la fin septembre dernier, lorsque l'équipe de Laâqiba se faisait éjecter de la Coupe de la CAF par les néophytes égyptiens des Pyramids sur la pelouse du 5-Juillet (0-1), elle qui avait réussi le nul au Caire deux semaines plus tôt, une première secousse a ébranlé la confiance du team à Abdelkader Amrani et «lézardé» l'édifice mis en place par le groupe Madar. Celui-ci avait notamment «pondu» un communiqué menaçant envers les supporters qui s'en étaient pris à Amir Sayoud traîné dans la boue malgré des prestations de premier ordre. Cette levée de boucliers intervenait quelques jours après le coup de tonnerre provoqué par les Rouge et Blanc devant la JS Kabylie à Tizi-Ouzou (0-3) lors d'une partie qui n'était pas allée à son terme. Les camarades de Djerrar se relèveront ensuite en enchaînant les bons résultats en championnat. Malgré un difficile nul dans le derby face au Paradou AC, puis un succès délicat devant l'US Biskra au stade du 20-Août, le Chabab s'est fait ensuite respecter en allant s'imposer à Sidi Bel-Abbès puis en battant à domicile l'ES Sétif. La contreperformance enregistrée à Constantine face au CSC n'ébranlera pas la sérénité du groupe belouizdadi tellement séduisant durant les matchs qui avaient suivi la sortie prématurée en coupe de la CAF. Mais, comme pour tous les ensembles qui se respectent, un (autre) passage à vide n'était pas à exclure. Malgré deux nouvelles victoires (ASO et JSS), deux nuls (ASAM et MCA) et une place de leader, le CR Belouizdad suscitait l'inquiétude de son coach et la colère de ses fans. Le premier reprochait à ses joueurs de ne pas trop appliquer les stratégies travaillées en semaine à l'entraînement et les supporters, de plus en plus nombreux, avouaient ne pas comprendre la manière d'évoluer de l'équipe, du moins de certains de ses éléments. L'insatisfaction est généralisée en dépit d'un leadership consolidé face à un concurrent, le MC Alger, lui-même entré en crise de résultats et de confiance. Quand le «20-Août» se révolte ! Une incompréhensible bronca que plus rien ne justifie. Même pas la seconde défaite de l'équipe, dans le derby, face à l'USM Alger à Bologhine. Tellement le Chabab caracolait en tête de la Ligue 1 avec une avance confortable (4 points avant la 15e journée) sur le dauphin. Ce qui constituait un vrai miracle pour une équipe qui, à la même période de la saison écoulée, n'avait récolté que 11 points (contre 29 unités). S'il est vrai que le CRB de cet exercice ne peut être comparé à celui de la saison dernière, tellement l'équipe a connu un renforcement qualitatif lors de l'intersaison (arrivée de Belahouel, Tabti, Khali, Gasmi et Gaya Merbah entre autres), l'essentiel est préservé : beaucoup de joueurs qui étaient derrière le maintien du Chabab et de sa consécration en Coupe d'Algérie font partie de l'escouade dirigée par Abdelkader Amrani. Sayoud, Djerrar, Bechou, Bousseliou, Boulekhoua, Nessakh, Keddad, Bouchar, Tariket et Selmi font même office de cadres au sein d'une formation de Laâqiba complètement ragaillardie. Si tous les renforts n'ont pas apporté le «plus» escompté, et là, nous pensons aux attaquants Ahmed Gasmi (qui fait son retour à la compétition contre le MCA, lors de la 12e journée) et à l'Ivoirien N'guessan ainsi qu'aux milieux de terrain Tabti et Aiboud, il n'en demeure pas moins qu'un élément comme Hamza Belahouel a su s'imposer à la pointe de l'attaque par son efficacité et son activité inlassable. Que dire alors du rendement d'Amir Sayoud sinon qu'il fut l'élément-clé de tous les bons coups du Chabab. C'est vrai que l'ancien meneur de jeu de l'USM Alger a manqué deux penalties (face au NC Magra et contre le MC Oran) mais son concours n'était pas négligeable dans le rendement d'ensemble de l'équipe. Sayoud a inscrit trois buts et a offert plusieurs occasions de buts à ses camarades. Le CRB est peut-être victime de la Sayoud-dépendance, le natif de Guelma impacte tellement le rendement d'ensemble de l'équipe que, quand il n'est pas dans son jour, le Chabab trinque. C'est en tout cas l'une des raisons des prestations en demi-teinte du Chabab et c'est aussi la raison de la tournure désinvolte prise par le public belouizdadi, du moins une partie. Amrani ne veut plus faire le «fusible» Et c'est une raison suffisante pour que le coach Amrani brandisse à chaque fois la menace d'abandonner le navire. C'est vrai aussi que la manipulation constitue un pan du quotidien du club. Il ne se passe pas un jour, en effet, sans que l'on apprenne les états d'âme des uns et des autres. Comme d'entendre annoncer le retrait de Saïd Allik dont la relation se serait détériorée avec les bailleurs de fonds de Madar. L'ancien président de l'USM Alger serait, à en croire certains, derrière toute cette manœuvre qui voudrait que l'entraîneur Abdelkader Amrani opte pour la démission à chaque fois que la gestion du club fait l'objet de «révélations» en rapport avec les moyens colossaux consentis dans les salaires des joueurs et de quelques membres dirigeants dont Saïd Allik. Une «mode» employée un peu partout dans nos clubs de football et qui cacherait mal le désir d'anciens dirigeants, voire leurs proches entourages, à créer un climat de tension et de doute en vue de provoquer l'ire des fans belouizdadis et, du coup, préparer un retour rapide aux commandes. Dans le cas d'Abdelkader Amrani, qui avait annoncé son départ juste à la fin du match face au MC Oran (1-1), samedi au stade du 20-Août, la seule grande vérité est que le natif de Tlemcen n'a pas déposé officiellement sa démission. La direction incarnée par le DGS, M. Allik, a refusé toute idée d'un départ de celui qui a révolutionné l'équipe depuis son arrivée, il y a juste une année. Mieux, Saïd Allik l'attendait hier pour discuter du mercato hivernal et d'autres aspects liés à la préparation de la seconde phase du championnat. Ses proches collaborateurs n'en étaient en tout cas au parfum d'une telle éventualité eux qui, hier à l'ESRHA d'Aïn Bénian, ont présidé à la reprise des entraînements afin de préparer le match des 32es de finale de la Coupe d'Algérie, samedi prochain, à Tighennif. D'ici-là, beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts. M. B.