La question de la suppression de l'impôt sur le revenu (IRG) sur les faibles revenus évoquée par le président de la République lors de la réunion du Conseil des ministres datée du dimanche 5 janvier 2020 n'a pas été abordée, et l'exonération d'impôt au profit des start-up n'a pas été du goût de certains opérateurs économiques. Tandis que la disposition sur l'importation des véhicules usagés a été précisée au moment où l'interdiction de l'importation de la friperie a été confirmée. Globalement, la loi de finances 2020 a été perçue comme un mécanisme comportant à la fois des aspects positifs et d'autres négatifs dans les domaines économique et commercial pour l'exercice de l'année 2020. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est à l'occasion d'une journée d'étude sur la loi de finances 2020 et son impact sur l'entreprise, tenue hier lundi à l'hôtel El-Aurassi, organisée par la Chambre nationale du commerce (CAC) en présence du ministre du Commerce Kamel Rezig, de l'ex-ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa, du DG des Impôts et son homologue des douanes, que chefs d'entreprises, experts, cadres commerciaux d'entreprises, cadres financiers se sont réunis pour se pencher sur quelques mesures contenues dans le texte de la loi de finances 2020. Si pour Kamel Touati, le directeur de la législation et de la réglementation fiscale à la DGI, l'accent sera mis sur la fiscalité de l'entreprise et la lecture de certains aspects contenus dans le document devant les concernés directs, pour le ministre du Commerce, la rencontre vise l'explication de certaines mesures contenues dans cet outil sur « la dynamisation de l'investissement, le rôle social de l'Etat , ainsi que sur la justice fiscale », considérant, avant tout, que l'entreprise est la « colonne vertébrale » de l'économie. Le premier responsable du secteur a tenu à revenir sur la suppression de la règle 49/51% appliquée sur les investissements étrangers en Algérie. Et de déclarer que cette mesure qui entre dans les textes de la LF 2020 s'inscrit dans le cadre de « l'amélioration du climat des affaires, l'attractivité de l'économie nationale et la levée des contraintes énoncées dans le cadre de la règle 49/51% ». Ce qui est à retenir au cours des débats de la journée d'étude, ce sont les quelques critiques formulées par les participants sur l'élaboration du document et les nouvelles dispositions législatives. A titre d'exemple, un chef d'entreprise spécialisé dans la transformation du plastique a estimé que les textes n'offrent aucune « chance » aux entreprises, par l'encouragement de la concurrence des start-up qui bénéficient d'avantages fiscaux, au moment où c'est l'entreprise qui est génératrice de richesses et d'emplois, a-t-il argumenté. Un autre participant a préconisé la réduction de l'impôt sur le bénéfice à 10% , l'instauration d'une amende de 35% dans l'opération du passage de l'informel au formel qui servira, selon lui, de fonds pour les investissements , et de préconiser également l'arrêt des subventions de l'Etat sur certains produits pour constituer un capital qui servirait de protection sociale au profit des compétences nationales dans le but d'éradiquer le phénomène de la fuite des cadres. La convertibilité du dinar avec des conditions rationnelles est une autre mesure qu'il aurait souhaité voir inscrite sur le document de la loi de finances 2020. Au cours de son intervention, le DG des Douanes algériennes notera l'interdiction de l'importation de la friperie, l'augmentation des taxes sur les composants informatiques destinés à l'industrie d'assemblage des micro-ordinateurs, la suppression des taxes au profit des start-up, l'autorisation d'importation des véhicules de moins de 3 ans d'âge, mais il a précisé, à l'occasion, que la nouvelle mesure ne concerne pas les entreprises économiques. Outre cela, le DG a cité l'exemption des droits de douane du matériel médical introduit par un corps médical non-résident pour les besoins des interventions chirurgicales à titre de bénévolat. Les nouveaux textes de loi prévoient également, en matière de douane, une hausse des taxes fixée à 30% au lieu de 05% sur les composants des téléphones portables. A. B.