Deux années après la tenue du colloque dédié à la monétique, Business France récidive en organisant, hier à l'hôtel El-Aurassi, une rencontre hautement technologique sur le "Numérique". L'occasion propice pour revenir sur les réalisations et ce qui reste à faire en Algérie pour être, plus au moins, en phase avec ce que les spécialistes qualifient de "4e révolution". Il s'agit en fait de "transformation digitale" qui a été abordé pratiquement par tous les intervenants mais pas seulement. Il a été question aussi de Cloud, de Data Center, d'architecture réseau, de solutions entreprises et d'ingénierie et de conseil. En somme, comment va être l'entreprise à l'avenir notamment avec l'évolution du numérique et les solutions à mettre en place pour accompagner tous les changements qui vont en découler. En ce sens, quatre grandes questions ont été abordées, à l'occasion, inhérentes au réseau et aux différentes applications au niveau des infrastructures numériques et de l'information technologique. Cela implique le recours au Cloud, l'adoption de la transformation digitale et la nécessité de se conformer aux évolutions qui sont en cours. Des chapitres sur lesquels l'Algérie enregistre un retard assez sérieux duquel peuvent découler d'énormes soucis pour l'entreprise et l'économie algérienne en général. Ce qui ressort en substance autant des interventions algériennes que françaises converge, au final, vers la nécessité d'opérer des changements à même d'influer sur l'essor voire l'existence de l'entreprise. On en retiendra l'intervention de Salim Djaoued Allal, président de l'association Aita qui, en abordant le numérique, a parlé carrément de "4e révolution". Il s'étalera, alors, sur les fondamentaux de la digitalisation évoquant "l'infrastructure télécom flexible (Cloud), la sécurité, l'innovation et le recentrage sur le client (User Expérience)". Dans le même sillage, Olivier Labbe, CEO de CAP-DC spécialisée dans la conception et la réalisation des Data Center a indiqué pour sa part que "l'Algérie doit se doter de son propre Data Center" faisant remarquer que "les données algériennes sont stockées à l'étranger". Il se trouve que l'Algérie, malgré tous les efforts fournis, reste le mauvais élève, par rapport aux pays voisins et même au niveau africain, en matière de télécoms et devra faire beaucoup plus d'efforts, y compris au niveau législatif, pour libérer les initiatives et asseoir une industrie numérique. Il est clair que "le pays présente un grand besoin en Data Center dans le segment des finances (banques et assurances publiques-privées), Big Data, hébergement d'ERP, de CRM et sites web" comme attesté par plusieurs études. Rencontré en marge de l'événement, Dominique Boutter, directeur Algérie pour le compte de Business France nous a déclaré : "Nous aspirons, à travers cette rencontre, à ce que les professionnels puissent se connaître et faire connaître les solutions dont peuvent disposer les Algériens et identifier les besoins." Et de poursuivre : "Pour ce qui est du partenariat algéro-français dans le domaine, nous sommes dans un processus de modélisation et de création en cours de construction." Dominique Boutter qui parle de "partenariat positif" appelé à se développer davantage, a indiqué que pas moins de "7 000 entreprises françaises travaillent chaque année avec l'Algérie de façon régulière et 450 autres qui sont implantées de façon permanente". Nabila Saïdoun