Les derniers événements ayant ponctué le dossier du Sahara Occidental, dont la décision de la Fédération royale marocaine de football d'organiser une compétition africaine dans la ville occupée de ce territoire, à savoir Laâyoune, suscitent toujours de vives indignations. Les provocations, voire les dérives du Maroc se succèdent et tendent à créer de dangereux clivages au sein de l'Union africaine (UA), au risque d'aller vers le pourrissement. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Revenant sur cette situation peu rassurante, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar, s'est exprimé hier, mardi, lors d'une conférence de presse, sur les conséquences du statu quo qui caractérise le dossier du Sahara Occidental. Il a tenu à préciser que « tant que le poste d'envoyé personnel du secrétaire général des Nations-Unies reste vacant, on ne peut espérer une quelconque avancée ». Il faut noter que depuis la démission de Horst Köhler, en mai dernier, aucun successeur n'a été désigné pour occuper cette fonction. Pour Abdelkader Taleb Omar, ce vide a laissé le champ libre au royaume du Maroc, dans la mesure où « cela lui a permis de poursuivre sa politique du fait accompli, usant de manœuvres aussi insidieuses les unes que les autres pour arriver à ses fins », a-t-il fulminé. Sur sa lancée, il poursuit : « Le Maroc en a profité pour légitimer la violation de ce territoire en ralliant certains pays à sa cause.» L'ambassadeur de la Rasd a, dans ce cadre, affiché son exaspération par rapport à l'installation de « représentations diplomatiques » africaines dans les parties occupées du Sahara Occidental par le Maroc, dont Laâyoune. Les Comores et la Gambie, suivis en décembre dernier par la Guinée et le Gabon, ont ainsi ouvert des consulats dans la partie contrôlée par le Maroc. Abdelkader Taleb Omar dénonce ce qu'il juge être une « violation de l'acte constitutif de l'Union africaine ». Pour ce dernier, ces pays qui ont pris le parti du royaume ne peuvent même pas justifier cet acte qui relève, selon lui, d'un « simulacre ». En sachant qu'il n'y a aucun intérêt « géostratégique, politique et encore moins économique » susceptible de profiter à ces pays. Appuyant les déclarations de l'ambassadeur de la Rasd, le docteur Saïd Ayachi, président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, qui a également pris part à cette conférence, a indiqué que les inquiétudes suscitées par cette situation s'avèrent justes et fondées. Développant son argumentaire, il souligne que le danger de cette politique marocaine réside dans son intention de « désintégrer l'Union africaine », en précisant que les dernières décisions prises par le Maroc « sont calculées » et tentent désespérément de « créer un fossé entre les pays africains ». Il a, d'un autre côté, fait savoir qu'aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, notant même que la Cour internationale de justice en 1976 déjà, la Cour de justice de l'Union européenne en 2016 et 2018, ainsi que les services juridiques de l'Union africaine ont tranché cette question, en déclarant que le Maroc et le Sahara Occidental sont deux territoires distincts. M. Z.