Après avoir lancé, le mois de septembre dernier, un appel aux forces vives de la société à adopter une dynamique de changement et de modernisation de l'Algérie à tout point de vue, le Forum des compétences algériennes (FAC) veut à présent dépasser la phase de la théorie en matérialisant les «beaux discours» portant sur la mise en valeur du rôle des compétences algériennes dans l'édification d'une nouvelle Algérie. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - C'est dans cette perspective que le FAC a organisé, hier, samedi, à Alger, une conférence, deuxième du genre, ayant pour thème principal «l'implication des compétences algériennes dans l'Algérie nouvelle ». S'exprimant en marge des travaux de ce colloque qui a eu lieu à l'hôtel El-Aurassi, le président du Forum, le docteur Adel Ghebouli explique qu'après avoir longtemps débattu et échangé sur la question, «notre but aujourd'hui est de faire ressortir les mécanismes qui permettront aux compétences nouvelles d'émerger et d'avoir un apport dans l'édification d'un Etat nouveau». Mais à condition, appuie-t-il, «que ces mécanismes soient palpables et, de ce fait, débouchent sur un changement réel mais surtout positif». Selon lui, il est indispensable de faire briller une élite laissée dans l'ombre depuis trop longtemps. Compétences, souligne-t-il, qui se trouvent aussi bien dans le pays qu'éparpillées dans le reste du globe. Etablissant un état des lieux succinct sur la situation des compétences algériennes, Adel Ghebouli constate, avec regret, que le climat a toujours été en défaveur de leur épanouissement et ce, sur bien des plans. Par conséquent, il déplore le fait que tous les jours « le phénomène de la fuite des cerveaux prenne davantage d'ampleur». Justement, dit-il, «le but de cette rencontre est de sensibiliser, entre autres, sur la situation des compétences algériennes où qu'elles soient», avant de mettre en place les mécanismes nécessaires pour exploiter le potentiel existant. Le président du FAC considère qu'il serait sensé «d'investir dans le capital humain», à travers la mise en place d'un dispositif favorisant le développement de la vision de chacune de ces compétences. Adel Ghebouli assure que ceci contribuera, dans un premier temps, à attirer les compétences locales et une bonne partie de la diaspora algérienne à l'étranger. Par voie de conséquence, l'hémorragie créée par la fuite des cerveaux sera assurément stoppée au fur et à mesure. Sur ce point, Adel Ghebouli tient à préciser que même établies à l'étranger, les compétences algériennes pourront néanmoins participer activement au développement économique de leur pays d'origine. Ce qui se fera, poursuit-il, « par le biais du Forum des compétences algériennes, qui représente actuellement une véritable force de proposition». De son côté, Mohammed Djermani, homme d'affaires et enseignant universitaire établi en France, a souhaité que les entraves auxquelles sont confrontées quotidiennement les personnes voulant investir en Algérie et désireuses de faire aboutir leurs projets disparaissent. Faisant part de sa propre expérience, il conviendra qu'il est très difficile de rester optimiste quand le climat vous démontre sans cesse que vous allez de toute manière vous heurter à un mur. Cependant, «en s'impliquant dans ce Forum, on souhaite que les choses changent et prennent un autre tournant», a-t-il formulé. La dynamique dans laquelle s'inscrit le FAC, estime-t-il, «pourra éventuellement contribuer à impliquer les compétences algériennes de par le monde» dans l'orientation économique et sociale du pays. Pour rappel, la première conférence du Forum des compétences algériennes a été organisée en septembre dernier, sous le thème «Les compétences algériennes au service de la Nation». Ce premier colloque a rassemblé pas moins d'une soixantaine de chercheurs et chefs d'entreprises venus d'une vingtaine de pays. La manifestation d'hier a traité de deux volets essentiels, à savoir «la situation des compétences algériennes en Algérie, et la situation des compétences algériennes à l'étranger. Il a, en outre, été question de sélectionner les meilleurs outils susceptibles d'attirer l'élite algérienne et lui permettre d'apporter sa pierre à l'édification d'un nouvel Etat, tel qu'on le conçoit. M. Z.