Un procès très attendu s'ouvrira ce dimanche au tribunal militaire de Blida. Les généraux Toufik et Tartag ainsi que Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune seront jugés en appel après avoir été condamnés à quinze ans de prison lors du premier jugement qui s'est déroulé en septembre dernier. Ce procès se déroulera sur la base des éléments qui ont déjà été présentés lors du premier jugement, «il n'y aura aucun nouvel élément», expliquent les avocats des concernés. Cette procédure «offre cependant aux détenus une nouvelle chance», poursuivent-ils. Possibilité de réduction de peine ? Acquittement surprise ? Confirmation de la première condamnation ? Nul n'est en mesure d'établir un quelconque pronostic pour le moment, mais tous (les avocats) font un même constat : «ce procès se déroulera dans une conjoncture beaucoup plus détendue que celle qui avait prévalu au moment où ils ont été jugés, les esprits sont sereins et l'objectif national est de se diriger vers un apaisement et une reconstruction». Les généraux Toufik, Tartag, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune ont été condamnés pour une affaire de «complot et d'atteinte à la hiérarchie militaire». Ils avaient été arrêtés en mai dernier pour avoir pris part à une réunion «portant atteinte à l'institution militaire». Durant le procès, les avocats ont, cependant, insisté sur le fait qu'aucune «preuve matérielle ou autre n'attestait de ce complot». Les mêmes sources avaient à ce moment indiqué à la presse que le seul enregistrement existant avait été présenté aux avocats durant la période d'instruction et que, dans ce dernier, on pouvait uniquement entendre des voix citant des noms de possibles successeurs à la présidence de la République. Ce procès sera aussi celui de Louisa Hanoune. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a été arrêtée et placée en détention pour avoir accepté de donner son avis durant cette fameuse réunion, ont expliqué ses avocats. Le fait a soulevé une vague d'indignation au sein de la société et même au plan international où de nombreux appels à sa libération ont été lancés. En Algérie, dix partis politiques ont signé un communiqué commun appelant à sa libération, des pétitions ont circulé tout au long de ses neuf mois d'incarcération. Militante de longue date, Louisa Hanoune a déjà été, en 1986, emprisonnée pour ses activités politiques. Le comité mis en place pour réclamer sa libération a maintes fois rappelé son combat acharné contre la corruption. Il y a quelques jours, son parti et ses avocats ont annoncé que sa santé s'était dangereusement détériorée durant sa détention. A. C.