C'est désormais officiel : l'Association des producteurs algériens de cinéma (Apac) est née. Elle se donne pour vocation de devenir une force de proposition, assainir et redynamiser le secteur et rassembler les professionnels pour mieux faire entendre leurs voix. Les grandes lignes du projet élaboré par les fondateurs de l'Apac ont été présentées, hier, lors d'un point de presse à la cinémathèque d'Alger, animé par cinq de ses fondateurs : Yasmine Chouikh, Belkacem Hadjadj, Boualem Ziani, Djaâfer Gacem et Lotfi Bouchouchi. L'association réunit également d'autres professionnels du secteur à l'instar de Karim Moussaoui, Merzak Allouache, Ahmed Rachedi, Yahia Mouzahem, etc. Sa création fait suite, selon les intervenants, à un constat de plus en plus alarmant, exigeant «l'assainissement immédiat du secteur; la mise en place de mécanismes pérennes afin d'assurer l'existence industrielle, professionnelle, commerciale et sociétale du cinéma algérien; la nécessité d'une auto-organisation des acteurs du domaine pour préserver la survie même de leurs métiers ; la défense de la liberté de création et le lancement d'une véritable politique de formation, de promotion et de diffusion du cinéma… ». La plateforme des initiateurs de l'Apac s'adresse donc au gouvernement actuel suite « à la volonté politique affichée de relancer le cinéma en Algérie», déclare Belkacem Hadjadj qui souligne la nécessité pour la tutelle et les autorités du pays de joindre l'acte à la parole et de s'ouvrir aux propositions des professionnels. Ainsi, l'association dont les germes remontent à 2016 et qui vient d'obtenir son récépissé d'agrément entend devenir une force de proposition dans le paysage cinématographique et commence, pour ce faire, par réclamer un changement radical dans la mentalité même du système actuel à travers la révision de certaines lois, notamment la loi 11-03 sur le cinéma, l'instauration d'un traitement transparent et éthique des mécanismes de financement, l'élargissement de ces derniers au plan local, l'introduction du cinéma à l'école, l'élaboration d'une véritable politique de formation, l'ouverture sur le privé et l'international, etc. Selon l'Apac, ce plan d'action d'une durée de dix ans au minimum ne peut se concrétiser sans l'impulsion et l'implication pleine et entière de l'Etat sur le plan financier, législatif et politique, ce qui permettrait par la suite l'autonomisation du secteur. Un document intitulé «Idées et propositions de réflexion pour assainir et relancer le cinéma algérien», résumant en sept points la vision de l'Apac a donc été envoyé au ministère de la Culture. Pour rappel, une autre tentative a déjà eu lieu par le passé : l'Association des réalisateurs professionnels algériens (Arpa) qui a vu le jour durant les années 1990 avant d'être gelée puis réactivée au début des années 2000 sans pour autant parvenir à fédérer les professionnels ni influer sur la politique cinématographique. Sarah H.