Un collectif de producteurs a animé une conférence de presse, pour donner les grandes lignes de cette plateforme intitulée "Idées et propositions de réflexion pour assainir et relancer le cinéma". Un collectif de producteurs de cinéma algériens a présenté, le 18 décembre dernier, au Premier ministère, une plateforme intitulée "Idées et propositions de réflexion pour assainir et relancer le cinéma algérien". "Mais à ce jour, nous n'avons reçu aucune réponse", a indiqué l'un des membres du collectif, Lotfi Bouchouchi, lors d'une conférence donnée, hier, à l'hôtel Hani (Alger). Pour dévoiler les grandes lignes de cette plateforme, 4 producteurs (sur les 9), en l'occurrence Ahmed Rachedi, Belkacem Hadjadj, Debzi Djaber et Lotfi Bouchouchi, sont revenus sur leurs motivations et projets pour la relance du 7e art. Cette initiative, selon ses membres, est "un cri de détresse et d'espoir". Selon Lotfi Bouchouchi, "de détresse à cause du marasme et de la précarité dans lesquels se trouve le cinéma algérien. Et d'espoir, car cette situation n'est pas irréversible, et nous avons la capacité d'aller de l'avant". Et de poursuivre : "Nous n'avons pas la prétention de présenter des solutions, mais de travailler longuement. Aussi, pour l'aboutissement de ce projet, il faudrait que les professionnels du secteur et le gouvernement travaillent en commun !" Pour sa part, Belkacem Hadjadj a indiqué avoir "honte" de son métier de producteur et "de réalisateur, car la situation se dégrade de plus en plus. Pour sauver l'honneur, nous avons décidé de nous regrouper". Dans son intervention, il a précisé également que "les initiateurs de ce collectif ont décidé de créer un petit groupe dans un premier temps avant de rassembler d'autres professionnels". D'ailleurs, les rencontres étaient organisées de "manière informelle", et ce, pour "réfléchir ensemble dans la perspective de mettre en place une vraie association de producteurs". Les conférenciers ont ainsi insisté sur le fait que cette démarche ne s'inscrit pas dans le "sens d'une revendication", mais seulement dans l'objectif de rappeler qu'il "y a tant de choses à réaliser et qu'il serait temps de commencer". Pour rappel, la création de cette plateforme est importante car "les concernés ont proposé quelques pistes de réflexion pour faire bouger les choses. Les problèmes que rencontre le cinéma doivent être réglés dans un cadre interministériel", a informé Hadjadj. Et de renchérir : "Le ministère de la Culture ne peut apporter toutes les solutions, et il n'est pas le seul concerné par le développement du 7e art." Car "il faudrait une volonté politique pour son épanouissement". Parmi les points essentiels soulignés dans la plateforme, on peut citer : la formation "quasi inexistante", le financement par l'"implication des opérateurs économiques et la création de fonds régionaux", la diffusion "notamment à travers les ciné-clubs, les universités et les écoles", l'organisation des professionnels du secteur et le développement de l'industrie cinématographique. En somme, d'après les différentes interventions, ce secteur n'est pas "touché par un seul problème. Et il est urgent de revoir un plan d'ensemble". Pour réussir, "il faudrait de la volonté de la part des professionnels et du gouvernement, et cela demande toute une décennie où le travail serait continu et sans relâche !" Ainsi, pour la réussite de ce projet, ces producteurs sont "décidés" à mener leur "combat". La plateforme proposée et la conférence de presse sont le premier round, "nos confrères doivent suivre. Aujourd'hui, nous avons créé un collectif de producteurs ; demain, il y aura peut-être celui des réalisateurs et des techniciens !" Hana Menasria