Du programme de développement des énergies renouvelables (ENR) à l'exportation du savoir-faire algérien dont le premier contrat vient d'être signé, en passant par la numérisation du service clientèle, Chahar Boulakhras ,P-dg de Sonelgaz, a livré beaucoup de détails, hier mardi, à l'émission « L'invité de la rédaction » de la Chaîne 3. Le groupe Sonelgaz se projette vers l'avenir à l'horizon 2035, au lendemain des décisions du Conseil ministériel qui permettent à Sonelgaz de tracer une nouvelle approche de développement des ENR en retard depuis plusieurs années. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - A l'heure où le président de la République ordonne l'accélération de la transition énergétique, Chahar Boulakhras assure que Sonelgaz détient tous les moyens de développer les énergies renouvelables et de se placer au diapason de la modernisation de la consommation énergétique. Le P-dg de Sonelgaz se montre confiant, non seulement en raison du potentiel humain dont dispose le groupe qui négocie beaucoup de contrats avec les pays africains dont 50% n'ont pas encore accès à l'énergie électrique, mais aussi parce que la société dispose de capacités de l'« algérianisation du secteur », puisque le groupe fabrique des turbines, des transformateurs haute tension, des systèmes de commande, d'alternateurs et de pièces de rechange, disposant également d'une maintenance et d'expertise à 100% nationale. Le déficit de 2 000 milliards de DA ne représente plus un handicap, du moment que le groupe a développé ses propres capacités de réalisation et de production, a-t-il déclaré. Sonelgaz pourrait recourir à l'emprunt international, mais son P-dg préfère parler d'actions de partenariat avec des groupes étrangers « avec des formules très intéressantes » pour les investissements dans les ENR et le transport des énergies. Il ne s'agit pas de contacts avec les bailleurs de fonds, mais de formes de partenariat « gagnant-gagnant », avec lesquels les discussions sont « très avancées ». « Nous sommes membres de beaucoup d'associations mondiales d'énergies », parlant des échanges qui permettent à Sonelgaz de renforcer ses capacités de maîtrise des ENR. Les énergies renouvelables constituent une énergie supplémentaire qui va accompagner l'énergie traditionnelle et permettre à l'Algérie d'économiser 40% de gaz naturel à l'horizon 2025, a-t-il fait savoir. Une révision de la tarification est-elle inscrite à l'ordre du jour ? Le P-dg reconnaît que le déficit enregistré par la filiale de distribution du groupe se chiffre à 60 milliards DA, et que ceci n'est pas sans peser sur la santé financière du groupe. S'il y a une décision d'augmentation, elle relèvera des pouvoirs publics et non de la Sonelgaz, a-t-il avancé. Mais se montrant optimiste, il dira que le groupe compte sur l'efficacité énergétique pour lutter contre la question du gaspillage à l'avenir. L'éclairage public coûte aux collectivités locales 10 milliards DA, mais grâce à l'accompagnement des ENR, la facture devrait baisser considérablement. Parlant du développement des énergies renouvelables, le P-dg de Sonelgaz a insisté sur l'allègement de la facture des importations qui se chiffre actuellement à 6 milliards de dollars. Mais sur un autre plan, le programme de développement du groupe prévoit la mise en place d'un tissu de sous-traitance composé de start-up qu'il aide à se développer en termes de réalisation et de fabrication. Par ailleurs, c'est sur le domaine des exportations qu'il a insisté, parlant de formation et de pièces de rechange. « 50% de pays africains ne profitent pas d'accès à l'électricité », a-t-il dit, ce qui représente un énorme potentiel d'exportation pour Sonelgaz. C'est dans ce sens que Chahar Boulakhras a révélé que le groupe est en négociations très avancées avec 10 pays africains, dans différents segments d'activités d'électricité et de gaz. Dans ce contexte, il citera le dernier contrat-cadre signé avec la Guinée équatoriale, dans le domaine de l'accompagnement, la mise en œuvre de toute la chaîne de valeur gazière, les études, la réalisation et la formation, pour un pays, a-t-il dit, riche en ressources gazières, nouvellement découvertes. A. B.