Alors que les écoles et les crèches sont fermées jusqu'au 5 avril prochain par décision présidentielle, les parents s'interrogent sur les moyens de faire garder leur enfants qui ne sont pas en âge de rester seuls. C'est un véritable casse-tête qui s'annonce. Quelles alternatives ? Depuis l'annonce de la fermeture des écoles, des universités, des instituts de formation professionnelle et des établissements d'accueil de la petite enfance, jusqu'au 5 avril prochain, comme mesure préventive contre la propagation du coronavirus, les parents se retrouvent face à un grand dilemme pour la garde des enfants. La garde des enfants est au cœur de toutes les discussions depuis jeudi soir. Quelles sont les options ? Les plus chanceux sont ceux qui n'habitent pas loin des grands-parents ou de la famille, mais cette option ne concerne qu'une minorité. C'est le cas de Mme Sarah Bel qui souligne : «Heureusement que ma mère et ma belle-mère se sont proposées pour garder mes deux enfants, car je travaille à 40 km de la maison et mon mari est absent.» Pour celles qui habitent loin des grands-parents, la question se pose avec plus d'acuité. Hanane, cadre dans une boîte pharmaceutique à Alger, s'apprête à devoir se retrousser les manches, avec trois enfants : 13 ans, 8 ans et 18 mois. «Si le problème des deux grands ne se pose pas car ils ont l'habitude de rester seuls à la maison, pour le petit, dont la crèche est fermée, c'est un véritable embarras», souligne-t-elle. Et d'ajouter : «Je pense à prendre un congé sans solde, sinon en cas de refus de l'administration, car j'imagine que la plupart des mamans vont le faire également, je vais les envoyer chez mes parents qui habitent à 400 km.» De son côté, Naouel, cadre dans une administration, a anticipé : «J'ai deux enfants dans la crèche, des jumeaux, et j'ai passé les journées du vendredi et samedi à chercher une nourrice près de mon travail pour cette période.» Et si certaines mamans peuvent compter sur leurs proches pour les aider, d'autres essayent une nouvelle forme, celle du télétravail. C'est le cas de Nabila, ingénieure en informatique au niveau d'une boîte de communication qui témoigne : «Je peux bosser de mon domicile, et le papa va aussi essayer de télétravailler.» Elle va alterner les journées passées au domicile avec son mari qui travaille également dans la même boîte, mais «cette option est encore en suspens» car tributaire de l'accord de l'employeur qui devrait faire face à plusieurs demandes du genre. Une autre solution pointe pour de nombreux ménages : un arrêt de travail fractionné : «Les deux parents ne peuvent pas se voir délivrer un arrêt de travail en même temps, mais ils peuvent choisir de le partager : un parent à la maison la première semaine, l'autre parent la deuxième semaine», selon les explications d'un médecin généraliste qui préconise que les services de Sécurité sociale doivent annoncer des mesures d'assouplissement durant cette période pour accepter les arrêts de travail. «Il faut que la décision du Président Tebboune soit accompagnée par des mesures sur le plan du travail», a précisé le Dr Bouguenouffa Djamel avant d'ajouter : «le ministre du Travail et de la Sécurité sociale doit s'exprimer à son tour.» De nombreux parents attendent l'annonce de mécanismes de flexibilité et de simplification du recours à l'activité partielle, comme cela se fait partout dans le monde et dans d'autres pays, ainsi qu'une aide aux salariés contraints de réduire leurs horaires pour faire face à la fermeture des écoles. En attendant, en avant pour une première semaine de galère. Ilhem Tir