Les établissements hospitaliers qui s'attendent à un afflux de malades en détresse respiratoire en cas de prolifération de l'épidémie de coronavirus se réorganisent. Il s'agit notamment des hôpitaux dotés de services infectieux, qui sont les premiers concernés par la prise en charge en cas de multiplication du nombre de cas suspects de coronavirus (Covid-19). Des instructions ont été données à tous les directeurs d'hôpitaux pour libérer des lits des différents services médicaux, voire des services complets, pour prendre en charge les malades . Le dispositif, qui a été mis en place déjà lors de l'épidémie du H1N1, a été réactivé en plus de mesures prises au niveau des CHU , comme le report des opérations chirurgicales non urgentes et la mobilisation du personnel médical. Ceci en plus de l'entrée en service, depuis deux jours, d'une nouvelle structure pour la mise en quarantaine au niveau du CHU Frantz-Fanon. Ce nouveau service compte 71 lits répartis sur des chambres de deux lits, dont une quinzaine réservée à la réanimation, outre 4 salles de chirurgie, un laboratoire et une salle de radiologie. Initialement réservé à la cardiologie et à la chirurgie cardiovasculaire, il dispose du matériel et des équipements nécessaires et des conditions à même de garantir le bien-être des résidents. Il est à préciser que plusieurs établissements hospitaliers se restructurent pour aménager des lits de réanimation supplémentaires, notamment à Alger, Blida, Constantine et Oran avec de nouvelles mesures prises comme le report des opérations non urgentes, en plus de la mobilisation du personnel paramédical. Mais la question qui se pose aujourd'hui est de savoir si les personnels médicaux et paramédicaux sont suffisants et prêts en cas de progression du nombre de cas et une étendue vers une épidémie. Par ailleurs, des mesures plus strictes ont été adoptées à Blida qui enregistre, pour le moment, le plus grand nombre de cas enregistrés , avec un durcissement des conditions d'accès aux services concernés et un encadrement plus strict des visites qui pourraient être même annulées selon une source hospitalière, dans l'objectif d'éviter la propagation du virus hors des services de santé. Selon le personnel de santé, plusieurs notes ont été adressées aux différents responsables des structures sanitaires dans le cadre du renforcement de la surveillance du coronavirus au niveau des points d'entrée et des établissements de santé depuis le mois de janvier dernier, et renforcées à chaque fois par de nouvelles directives, comme celles transmises en date du 29 février 2020 où il a été question de : désigner, dans chaque établissement, des équipes 24h /24 dédiées à la prise en charge des cas suspects (avec listes, adresses et numéros de téléphone des personnels référents), préparer et tester le circuit du cas suspect depuis son arrivée jusqu'au box de son isolement, interdire l'accès au box à toute personne en dehors des équipes dédiées, prévoir la disponibilité des moyens de protection individuelle et veiller au respect des conditions d'hygiène. Selon les déclarations du premier responsable de la santé, l'Algérie avait bien préparé son plan de riposte dès le début de l'épidémie. Ce plan est présenté sous forme de cinq principaux axes déjà mis en œuvre, telle que la surveillance épidémiologique et virologique, la formation, le renforcement et l'organisation de services de santé. Notons, également, le renforcement du dispositif de contrôle et de surveillance dans les aéroports et les points frontaliers, avec une multiplication des capacités des moyens de contrôle, tels que les caméras thermiques. L'on a même lancé des commandes supplémentaires de caméras thermiques pour capter rapidement d'éventuels cas de Covid-19. Pour sa part, le ministre de la Santé, le Pr Abderrahmane Benbouzid, insiste : «Nous allons mettre tous les moyens pour faire face à la situation .» Ilhem Tir