Dans notre édition du dimanche 15 mars, nous faisions état d'une enquête menée autour de la gestion de l'Agence nationale d'édition et de publicité, l'Anep, révélant, en substance, que « bien après la cessation de parution » de deux journaux, en l'occurrence El Balagh et El Balagh Riadhi, appartenant à Rabah Madjer, l'agence continuait à leur verser de l'argent, pour un montant de 8 000 000,00 de DA. Kamel Amarni - Alger (Le Soir)- L'ancien sélectionneur national a réagi au quart de tour et, dans une mise au point qu'il nous a fait parvenir hier lundi, il a affirmé, catégorique : « J'ai été surpris de lire que les deux journaux que je possédais : El Balagh et El Balagh Riadhi continuaient de bénéficier de l'argent de l'Anep pour un montant de 8 000 000,00 DA. Ce qui est, bien évidemment, totalement faux car depuis la cessation de parution de ces deux publications à la fin octobre 2019 et même bien avant, El Balagh et El Balagh Riadhi n'ont pas bénéficié d'une telle somme. D'ailleurs, je me suis résigné à la fermeture de ces deux journaux en bonne et due forme auprès d'un notaire à cause de difficultés financières dues justement au manque de rentrée d'argent provenant de la manne publicitaire, notamment de l'Anep. Si, effectivement, les deux publications avaient bénéficié de ces 8 000 000, 00 DA, je n'aurais pas procédé à leur fermeture car cette somme leur aurait permis de respirer financièrement .» Rabah Madjer ne manquera pas de qualifier l'information de « tissu de mensonges » et de « fausses rumeurs ». Sauf que, cette fois-ci, le démenti en question est vite rendu caduc dès lors que la Direction générale de l'Anep a pris la décision de rendre public, à son tour, un communiqué à travers lequel elle confirme la véracité de l'information publiée par Le Soir d'Algérie. « Suite à l'information faisant état de l'octroi de la publicité Anep aux journaux Balagh et Balagh Riadhi, la Direction générale Anep-EPE/ SPA apporte les précisions suivantes (…) De novembre 2019 à janvier 2000, durée où la Sarl Bahia Presse était dissoute, le montant des insertions publicitaires pour ces deux supports s'élève comme suit ( …) ». Et d'énumérer les six factures qui, additionnées, correspondent parfaitement au montant avancé dans ces mêmes colonnes. ( Lire le communiqué intégral de l'Anep, ndlr). Ceci étant, ce cas donne un aperçu sur l'étendue de l'anarchie prévalant dans le secteur de la communication et des médias, particulièrement malmené sous Bouteflika. « Un secteur de mines et de ruines !», affirmera même l'actuel ministre de la Communication, Amar Belhimer qui est en cours, certainement, de découvrir bien d'autres surprises dans un secteur dont l'ex-locataire du palais d'El-Mouradia avait tout entrepris pour le plonger dans une anarchie totale, voire même planifiée ! Dans une démarche publiquement assumée du reste, l'allégeance était, sous Bouteflika, le seul critère, la seule loi qui régissait ce secteur où l'on pouvait tout se permettre dès lors que l'on se retrouvait en droite « ligne éditoriale générale » décrétée par celui qui s'était proclamé « rédacteur en chef » général du pays ! Y compris créer des journaux ou des chaînes de télé même si l'on a rien avoir avec le secteur, au mépris de la législation en vigueur, le code de l'information en l'occurrence qui limite ce droit aux seuls journalistes professionnels. K. A. Le communiqué de l'Anep Suite à l'information faisant état de «l'octroi de la publicité Anep aux journaux Balagh et Balagh Riadhi», la Direction générale ANEP-EPE/SPA apporte les précisions suivantes : Le 2 février 2020, il avait été constaté que la Sarl Bahia Presse — conventionnée avec l'Anep-URP Oran en date du 09/08/2016 — pour ses deux journaux paraissant à l'ouest du pays, avait procédé à la dissolution de son entreprise le 03/11/2019 sans aviser le contractant (Anep-EPE/SPA). Prenant effet de ce constat, la Direction générale a suspendu sur-le-champ toute attribution d'encarts publicitaires auxdits journaux tout en informant la tutelle et les services concernés de cette situation illégale. De novembre 2019 à janvier 2020, durée où la SARL Bahia Presse était dissoute, le montant des insertions publicitaires pour ces deux supports s'élève comme suit : EL BALAGH : Facture n° 11 : 30/11/2019 : 1 345 295,00 DA/TTC Facture n° 012 : 31/12/2019 : 1 599 360,00 DA/TTC Facture n° 01 : 31/01/2020 : 1 299 480,00 DA/TTC EL BALAGH ERIADHI Facture n° 11 : 30/11/2019 : 1 245 335,00 DA/TTC Facture n° 12 : 31/12/2019 : 1 416 100,00 DA/TTC Facture n° 01 : 31/01/2020 : 1 299 480,00 DA/TTC Aussi les factures d'octobre 2019 - El Balagh : Facture n° 10 : 31/10/2019 : 1 516 060,00 DA/TTC - El Balagh Erriadhi : Facture n° 10 : 31/10/2019 : 1 607 690,00 DA/TTC de ladite Sarl ont été suspendues au vu d'un éventuel préjudice engendré avec les clients, et ce, jusqu'à ce que la justice rende son verdict. Par ailleurs, la Direction générale porte à la connaissance de l'opinion publique qu'aucun paiement depuis octobre 2019 (soit la somme de 11 328 800,00 DA) n'a été effectué à ladite Sarl dissoute malgré moult réclamations de sa part. Les factures sus-mentionnées ont été bloquées. Une enquête interne a été diligentée et un rapport d'audit est en cours. Un dépôt de plainte sera déposé auprès du tribunal compétent. La Direction générale Droit de réponse Faisant suite à votre article sous le titre «Les deux journaux de la famille Madjer et l'Anep» paru dans le journal Le Soir d'Algérie le 15 mars 2020, je vous fais savoir que je souhaite exercer mon droit de réponse comme cela m'est garanti par le code algérien de l'information dans les articles 100, 101, 102, 103 et 104. En effet, j'estime que l'article en question est dénué de tout fondement. La déontologie journalistique aurait voulu que l'auteur de cet article prenne attache avec moi afin de vérifier la véracité de cette rumeur. En conséquence, je vous saurais gré de bien vouloir publier le communiqué suivant dans les meilleurs délais. D'autre part, j'ai été surpris de lire que les deux journaux que je possédais : El Balagh et El Balagh Riadhi continuaient de bénéficier de l'argent de l'Anep pour un montant de 8 000 000, 00 DA. Ce qui est, bien évidemment, totalement faux car depuis la cessation de parution de ces deux publications, à la fin octobre 2019 et même bien avant, El Balagh et El Balagh Riadhi n'ont pas bénéficié d'une telle somme. D'ailleurs, je me suis résigné à la fermeture de ces deux journaux en bonne et due forme auprès d'un notaire à cause de difficultés financières dues justement au manque de rentrée d'argent provenant de la manne publicitaire, notamment de l'Anep. Si, effectivement, les deux publications avaient bénéficié de ces 8 000 000, 00 DA, je n'aurais pas procédé à leur fermeture car cette somme leur aurait permis de respirer financièrement. Dans un autre registre, je suis étonné que l'auteur de cet article ait utilisé le mot «la famille Madjer», ce que j'estime être une atteinte à mon honneur et celui de toute ma famille, petite et grande. Je me demande pourquoi lier le nom de ma famille à ce tissu de mensonges. Enfin, je me rends compte que ces fausses rumeurs continuent d'être propagées à mon encontre et cela depuis que j'avais pris en main la sélection nationale, alors que, personnellement, j'ai décidé de tourner cette page.