Les compagnies aériennes sont à l'arrêt. Un arrêt qui leur coûte cher, tellement cher qu'ils risquent de se retrouver dans la situation extrême : leur survie. Selon l'Association du transport aérien international (IATA), la très grande majorité des compagnies aériennes ont moins de trois mois de trésorerie. En l'absence de recettes et avec des frais fixes qui représentent 50% des dépenses, nombreuses sont les compagnies aériennes qui vont faire faillite si leurs gouvernements ne viennent pas très vite à leur secours. De fait, le mois de mai risque d'être fertile en informations faisant état de la faillite d'un très grand nombre de compagnies aériennes, selon l'IATA qui, dans des prévisions publiées au début de ce mois de mars, évaluait un manque à gagner de plus de 110 milliards de dollars en 2020 pour toutes les compagnies aériennes en raison de l'impact du coronavirus. Des prévisions désormais balayées par les propos de Brian Pearce, l'économiste en chef de l'IATA, qui atteste que « faute d'un soutien financier massif des Etats, la plupart des compagnies aériennes seront en faillite en mai». A très court terme, d'ici deux mois, les compagnies se retrouveront face à la panne de liquidités en raison de l'absence de recettes, analyse Brian Pearce qui a révélé que 75% des compagnies se retrouvent avec moins de trois mois de trésorerie, en raison des coûts fixes qui représentent 50% des dépenses. Un exemple : chez le groupe IAG (la holding née de la fusion entre British Airways et l'espagnole Iberia) ou Lufthansa, on dépense encore pas loin de 1 milliard d'euros de cash par mois alors que les recettes se sont rétractées à des niveaux inimaginables en raison de l'annulation des vols. Evidemment, les premières compagnies menacées sont celles qui ne détiennent pas ou peu d'actifs, souffrant de dettes lourdes ou de rentabilité au gré des conjonctures. A en croire le directeur de l'IATA, Alexandre de Juniac, dans des propos rapportés par le quotidien économique Les Echos, les compagnies aériennes mondiales auraient besoin d'une injection de capital d'au moins 50 milliards de dollars pour faire face à leurs dépenses courantes. Un état des lieux au plus haut point inquiétant et déjà abordé par Center of Aviation (CAPA), le cabinet conseil australien, qui, dès lundi dernier, alertait sur le risque de faillite de la plupart des compagnies aériennes d'ici fin mai prochain en raison des restrictions de vol imposées à travers le monde. «Alors que l'impact du coronavirus et les multiples réactions des gouvernements aux voyages se propagent dans notre monde, de nombreuses compagnies aériennes ont probablement déjà été mises en faillite technique, ou sont au moins en violation substantielle des clauses restrictives. Les réserves de liquidités s'épuisent rapidement à mesure que les flottes sont immobilisées et que les vols opèrent beaucoup moins qu'à moitié «, notait CAPA pour décrire une situation sans précédent, aggravée par les difficultés que rencontrent les Etats pour diminuer l'impact du coronavirus sur l'économie dans sa globalité. Azedine M.