Alors qu'une partie des entraîneurs, présidents et joueurs, pensait que la suspension des activités sportives allait se terminer le 5 avril, voilà que le ministère de la Jeunesse et des Sports décide de la prorogation dudit délai jusqu'au 19 avril, en raison de la pandémie de coronavirus. Une décision qui partage les acteurs du domaine, notamment les entraîneurs qui sont les premiers à regretter l'arrêt des compétitions qui pourrait se répercuter sur la forme des joueurs. Ils sont nombreux à accepter la décision de confinement pour lutter contre la propagation du Covid-19, mais ils pensent à la forme physique des joueurs après un mois d'inactivité. «Honnêtement, je suis dans la gêne de parler football au moment où des personnes sont en train de mourir à cause de cette pandémie de coronavirus. Ceci dit, on doit s'adapter à cette situation et faire de notre mieux pour maintenir les joueurs en forme. Chacun doit suivre son programme de préparation chez lui, on n'a pas le choix», a déclaré Nabil Neghiz, l'entraîneur du MC Alger, qui craint de faire face à une saison à blanc. «Il est difficile de faire face à cette situation, de suivre réellement le travail de chaque joueur d'autant plus, le spectre d'une saison à blanc se profile. Il faut également comprendre que même sur le plan psychologique, ce n'est pas facile aux joueurs de rester confinés toute cette période, mais on doit s'y conformer», poursuit l'ancien coach national contraint de préparer un nouveau plan de travail pour les deux prochaines semaines. «Nous avons élaboré un programme de travail de trois semaines que nous allons adapter pour la quatrième semaine, même s'il est difficile de suivre le travail de chacun. Certes, je suis en contact avec mes joueurs, mais cela reste insuffisant », dira Neghiz qui n'a d'autre choix que de respecter les directives. Pour sa part, Chérif Mellal, le président de la JS Kabylie, explique que ce n'est pas le moment de parler sport alors que tout le monde se solidarise pour venir à bout de la pandémie. «Honnêtement, vraiment pas le moment de parler sport et il n'y a aucune personne en Algérie qui pense à autre chose que le coronavirus actuellement», a-t-il déclaré en affirmant qu'il ne pense pas à la reprise de la compétition. «Vu la crise sanitaire que vit le pays, personne n'a le cœur à autre chose. Ce qui nous préoccupe actuellement, c'est bien la santé publique. Les Algériens doivent éviter certains comportements et nous souhaitons que cette pandémie s'arrête rapidement. Quant à la reprise de la compétition, le jour où la situation s'améliorera, on pensera à se préparer, mais actuellement tout le pays est en alerte», a-t-il précisé. Nacer Almas, le président du conseil d'administration du MC Alger, va plus loin en affirmant qu'il songe déjà à préparer la saison prochaine. «On est en train de penser à la saison prochaine et il faut changer la stratégie du club», a-t-il indiqué en expliquant que le budget alloué au Mouloudia ne devrait pas servir uniquement pour les salaires des joueurs, mais pour la réalisation des projets du club. Pour les joueurs, ils sont unanimes à affirmer que rien ne peut remplacer le travail collectif, mais s'adaptent à la situation. «Certes, rien ne peut remplacer le travail collectif, mais la situation actuelle nous impose de rester confinés et de nous entraîner en individuel selon le programme que nous a tracé le staff technique», dira Oussama Benbot, le portier des Canaris. Aïchi Mounir, de l'USM Bel-Abbès, affirme, par contre, qu'il s'attendait à la prolongation du confinement en raison de la pandémie. «Personnellement, je m'attendais à ce que la situation allait perdurer encore, mais c'est compliqué de ne pas savoir la date de la reprise exacte. On s'entraîne en solo, mais finalement rien ne pourra remplacer le travail en groupe», dira-t-il en reconnaissant qu'il n'est pas facile d'avoir le moral tout le temps en s'entraînant seul en affirmant que si la situation perdure longtemps, l'entraînement en solo ne va pas servir à grand chose. Ah. A.