La polémique au sujet du nombre de décès dus au coronavirus en Algérie enfle. Plusieurs thèses sont avancées à commencer par la mauvaise prise en charge en passant par une communication opaque. Le ministre de la Santé balaye du revers de la main toutes ces hypothèses, expliquant le nombre de décès par la prise en compte de décès naturels, pas forcément liés à l'épidémie. Nawal Imès- Alger (Le Soir) - Le nombre de décès enregistrés depuis le début de l'épidémie de coronavirus, ramené au total des cas enregistrés, est jugé élevé par les spécialistes eux-mêmes. Plusieurs explications ont été tentées. Le ministre de la Santé fournit la sienne. Abderrahmane Benbouzid affirme que si le nombre de décès pouvait paraître élevé, c'est parce que l'Algérie prend en compte des décès naturels qui n'étaient pas forcément liés au coronavirus. Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière affirme à cet effet que « des examens post mortem ont confirmé la positivité chez certains sujets et des résultats négatifs chez d'autres cas déclarés morts du coronavirus». D'où «la difficulté de déterminer parfois si un décès est survenu à la suite de la contamination au coronavirus ou non dans la mesure où un porteur sain peut décéder des suites de complications qui ne sont pas forcément liées au Covid-19». Pour le ministre de la Santé, les pouvoirs publics n'ont rien à cacher en la matière, assurant qu'ils agissaient en toute «transparence», et confiant que « dans tous les pays du monde, les chiffres communiqués ne reflètent pas l'exactitude de la réalité, car il est impossible de tester l'ensemble de la population, d'où un bon nombre de sujets qui échappent aux tests». Pour Benbouzid, « certains pays européens ne déclarent pas les morts en dehors des structures hospitalières, tandis que d'autres ne font pas de tests pour le coronavirus. Partout, il y a une sorte de confusion et en Algérie, nous avons opté pour la transparence». La faiblesse du dépistage est également évoquée par le ministre qui s'exprimait jeudi en marge d'une visioconférence reliant les sièges du ministère de la Santé à celui du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies. Il estime en effet que toutes les personnes infectées ne sont pas forcément identifiées car il faut compter avec « ceux qui ne consultent pas, ceux qui sont porteurs sains et une fois qu'ils présentent les symptômes du virus, ils sont déclarés contaminés, et ceux qui n'ont aucun trouble mais qui sont porteurs et, par conséquent, ne demandent pas à être testés ». Pour rappel, ne sont testés que les sujets-contacts ou ceux ayant été en contact avec ces derniers, ainsi que ceux présentant des troubles pour le moment. Le ministre affirme que «nous avons les chiffres des tests dont nous disposons et si nous arrivons à avoir plusieurs sites de tests, nous aurons plus de données». Au regard de la situation épidémiologique, le ministre de la Santé estime que chaque citoyen devait se considérer comme étant un éventuel porteur et respecter de fait, non seulement les mesures d'hygiène et de prévention, mais également l'obligation de distanciation sociale et de confinement. N. I.