Dans une déclaration à la Radio nationale, samedi, le DG de la SSPA/CS Constantine, Rachid Redjradj, a fait part de ses craintes de voir les meilleurs joueurs du championnat algérien, dont ceux du club phare de l'Antique Cirta, quitter le championnat à l'issue de cette saison. Motivant ses inquiétudes par la faiblesse des trésoreries des clubs algériens, davantage pénalisés par la crise sanitaire de Covid-19 qui va entraîner la réduction des apports des sociétés économiques qui parrainent ou sponsorisent le football, M. Redjradj a mis en relief la dangerosité de la décision de l'Unaf (Union nord-africaine de football) de considérer les footballeurs des fédérations de la zone CAF 1 (Maghreb) comme des joueurs locaux. Cette mesure que la Tunisie était la première à mettre à exécution, ce qui a entraîné le départ, l'été dernier, de nos meilleurs éléments vers le championnat tunisien, pourrait être appliquée dès la prochaine période d'enregistrement par la Fédération égyptienne. Estimant que l'Unaf est une entité qui n'a pas d'assises juridiques convenues entre les pays de la région CAF 1, le dirigeant du CSC a interpellé et les clubs, la LFP et la FAF à intervenir pour arrêter l'hémorragie. «Nous nous devons d'unifier notre action et prendre attache avec les instances nationales sinon solliciter la Fifa pour mettre en échec cette tentative» qu'il qualifie de «squat» tant elle n'obéit pas aux lois des Etats. «Nous savons tous que nous ne pouvons pas rivaliser financièrement avec les grands clubs de ces pays (Tunisie et Egypte, ndlr). Si l'on ouvre les portes, tous nos talents iront évoluer là-bas. Pour rappel, la décision de l'Unaf de permettre les transferts de joueurs dépendant de sa compétence et les considérer comme des locaux n'a pas reçu, au départ, un large consensus. Seule la Tunisie qui présidait cette instance a décidé de l'appliquer, l'Algérie et les autres pays n'ont pas jugé nécessaire de suivre cette recommandation sans pour autant mettre des balises pour éviter le départ massif de nos meilleurs footballeurs, de surcroît jeunes. La FAF, par la voix de son président Kheireddine Zetchi, avait considéré que «cette question mérite un débat». Le patron de la fédération s'exprimait sur les ondes de la radio Jil FM. Zetchi assurera que «dans le cas où cela est adopté, sa mise en application ne pourra intervenir avant la saison prochaine». Depuis décembre 2018, date de ladite déclaration, le sujet a été «oublié». Le recrutement par l'USM Alger du Libyen Ellafi lors du mercato hivernal 2019, suivi l'hiver dernier par trois autres de ses compatriotes (Abdussalam Al-Tubal à la JSK et Zakaria Al-Haraichi et Abdullah Imhamad au CSC) s'est opéré à titre de footballeurs étrangers alors que le Tunisien Oussama Darragi a bénéficié d'une licence de footballeur algérien grâce à son statut de binational. Les clubs algériens qui passent pour de mauvais payeurs aux yeux de la Fifa n'ont pas connu un flux important de ces «locaux d'exception». Le Maroc et la Libye, autres membres de l'Unaf, n'ont pas suivi même s'ils étaient parmi les signataires de l'accord. Le Maroc, d'habitude si actif sur le marché maghrébin, a agi par souci de protection de son produit local alors que la Libye n'a pas de championnat régulier ; les quelques représentants libyens en compétitions régionale ou continentale activant par à-coup. Il est à noter que l'Unaf est présidée actuellement par le Libyen Abdelhakim Al-Shalmani qui a succédé à son compatriote Jamal Al-Jaâfari (démissionnaire). La présidence tournante entre les membres de l'Unaf se fait sur la base d'un mandat de 4 ans. En 2022, c'est l'Egypte, qui était la première à régner sur l'Union par l'intermédiaire de feu Samir Zaheer, qui reprendra le «pouvoir» qu'elle cédera en 2026 à l'Algérie représentée de 2008 à 2011 par Mohamed Raouraoua. M. B.