En réaction à l'article intitulé «Des chefs de service haussent le ton», nous avons reçu le droit de réponse suivant du directeur général par intérim du CHU de Sétif. «1- La cellule Covid-19 du CHU de Sétif se compose d'éminents professeurs, en l'occurrence du P.C.S, du médecin chef d'infectiologie, de 2 professeurs d'épidémiologie, du directeur général, cellule élargie aux professeurs chef de service de médecine interne et de pneumo-phtisiologie. Cette cellule hautement professionnelle, de par ses antécédents (crise SRAS, grippe aviaire...), a toujours travaillé en toute collégialité avec tous ses pairs. Elle a prouvé sur le terrain son efficacité, sa disponibilité, son sacrifice et son abnégation dès la première heure de cette crise pandémique jusqu'à ce jour. Le Pr Seddik (chirurgien de formation) n'est nullement habilité non seulement à porter un jugement de valeur sur ses collègues et surtout pas à dénigrer par des allégations hautement déplacées (en particulier dans la conjoncture actuelle) à parler de «gestion absurde et scandaleuse». Que propose-t-il ? Le service de chirurgie générale, je cite l'intéressé : «N'est nullement concerné par la crise de coronavirus» et a ordonné à son personnel médical et paramédical de ne pas prendre en charge les malades suspects de Covid-19 y compris les malades opérés ! Son service est presque totalement vide puisque les malades opérés dans le cadre de l'urgence sont transférés dans le service d'orthopédie grâce à la bienveillance et la disponibilité à toute épreuve du Pr Zidani. Il est tout à fait clair que cette manière de faire de ce chef de service de chirurgie générale est inacceptable et ceci dans l'intérêt du malade. Je citerai à ce propos et à bon escient la note ministérielle n°07 et n°12. Cette dernière stipule (page 2) : «Toutes les structures hospitalières sont mobilisées, l'hospitalisation se fera si nécessaire dans tout autre service». Sans commentaire ! 2- Pour ce qui est de la note ministérielle n°12, j'invite l'intéressé à la relire attentivement ; en effet, les services de médecine interne et de pneumo-phtisiologie ont des malades chroniques et spécifiques qui ne peuvent en aucun cas être abandonnés ou transférés dans d'autres services (spécificité oblige !) et 50% d'occupations est un strict minimum et avec tout ça le service de chirurgie reste désespérément vide ! Où est le problème si des malades suspects, je dis bien simplement suspects sont hospitalisés en chirurgie où le taux d'occupation n'a jamais atteint les 100%. Et je cite là aussi et à toutes fins utiles cette note ministérielle n°12 (page 3) : «Tous les personnels de santé, tous corps confondus, sont concernés et tenus de se conformer à toute sollicitation de l'administration.» Le chef de service de chirurgie l'a tout simplement ignorée ! 3- Quant au prélèvement rhino-pharyngé, il s'agit d'un examen banal et très simple qui peut être maîtrisé en quelques minutes d'autant plus que des séances de formation ont été dispensées à tous (tous corps confondus) depuis le début de cette crise. S'agit-il de mauvaise volonté ou autre dessein ? D'autant plus que le kit complet (y compris le kit de protection) est disponible à tout moment. Cette ségrégation voulue de sa part est inacceptable et intolérable quand on voit l'engagement du professeur Si Ahmed El Mehdi, médecin chef de service de la chirurgie générale CHU Blida, qui a fini par sacrifier sa vie pour marquer son soutien à ses confrères et consœurs en cette période très difficile… Allah yarahmou… Il est à marquer aussi qu'en Europe des chirurgiens cardiaques se sont convertis en infirmiers pour prêter main-forte à leurs collègues et que dire de la princesse de Suède qui s'est enrôlée comme aide-soignante dans un hôpital de Stockholm pour aider les soignantes ? Sommes-nous supérieurs à ces personnes ? Devons-nous laisser des services inoccupés (comme le vôtre) ? Dans quel but et dans quel intérêt ? Non !! car on est tous impliqués dans cette «bataille», dans cette crise nationale et mondiale depuis l'agent de service jusqu'au premier responsable, tous sans aucune exception. Au moment où on reçoit de l'aide et du soutien de la part de la société civile que nous remercions au passage, le Pr Seddik, au lieu de s'impliquer totalement, trouve le moyen de dénigrer le personnel qui travaille au quotidien face aux patients. D'ailleurs, le bilan est très parlant. En effet, nous avons pris en charge du 15/03/2020 au 19/04/2020, 180 patients suspects dont 39 sont Covid-19 et 22 sont rentrés chez eux guéris.» Sétif, le 27 avril 2020