Depuis le début du mois sacré du Ramadhan, les opérations de collecte de sang en ces temps de confinement imposé par le Covid-19 se multiplient à Bouira. Après les collectes de sang opérées à Bouira, Oued-el-Berdi et Lakhdaria pendant la période de confinement qui a précédé le mois de Ramadhan, des associations, comme celle des donneurs de sang de Bouira, ou encore les scouts, le Croissant-Rouge algérien, mais aussi et surtout la Sama, la Société des auxiliaires médicaux algériens, ont multiplié les appels jusqu'à ce que le ministère de la Santé ait répondu favorablement en signant une circulaire autorisant ces collectes exceptionnelles en nocturne, malgré le couvre-feu sanitaire imposé par le Covid-19. Aussi, à Bouira, sitôt la circulaire ministérielle signée, des appels émanant de toutes ces associations se sont multipliés à travers la toile, via leurs pages Facebook et celles des autres donneurs et autres bénévoles. Des appels qui ont eu un écho favorable puisque, rien que pour la présente semaine, pas moins de trois opérations sont programmées dont deux ont été déjà organisées à Bouira le vendredi passé et à Lakhdaria pendant la soirée du dimanche, alors qu'une troisième opération est attendue pour aujourd'hui mercredi, toujours à Bouira. Toutes ces opérations, dont les prélèvements sont assurés par des médecins et autres infirmiers du CTS , ou le centre de transfusion sanguine de l'hôpital Mohamed-Boudiaf, mais également par des médecins et infirmiers de la Sama, sont supervisées par l'infatigable docteur Sayah Abdelmalek, vice-président de la Fédération nationale des donneurs de sang mais, également SG de la Fédération internationale des organisations de donneurs de sang, la FIODS, qui regroupe quelque 80 pays à travers les cinq continents. Aussi, au sujet de ces opérations, notre interlocuteur, que nous avons rencontré au niveau du siège des œuvres sociales de la commune de Bouira, où se trouve le siège de l'Association des donneurs de sang de la wilaya, dira que la collecte de sang, tant en Algérie qu'ailleurs, et malgré les difficultés rencontrées en ces temps de Covid-19, n'aurait jamais dû s'arrêter tant, comme il le rappelle, « le don de sang fait partie de la vie et arrêter le don de sang, c'est arrêter la vie ». Aussi, dira-t-il, « après un temps de réticence observé à l'échelle mondiale au lendemain de l'apparition de cette pathologie infectieuse qu'est le Covid-19, des pays leaders en matière de don de sang comme la France et même l'Italie, l'Espagne ou encore les Etats-Unis, ont immédiatement repris la collecte, laquelle se fait chez eux d'une manière volontaire ». Une opération devenue chez eux une tradition qui puise ses racines depuis le début du siècle passé, lors de la Première Guerre mondiale lorsque les besoins en sang au niveau des hôpitaux étaient très importants en raison du nombre des blessés. Selon le Dr Sayah, qui affirme être en contact permanent avec des collègues des autres pays, en Italie et malgré le confinement total et la situation difficile vécue durant ces dernières semaines, l'opération don de sang ne s'est jamais arrêtée et les besoins en sang pour les autres malades ont toujours été suffisants. « Chez nous, nous continuons, malheureusement, dira-t-il, à faire le don de sang de contrepartie, c'est-à-dire en faisant appel à des proches et des amis pour pouvoir collecter la quantité nécessaire pour le malade ». À titre d'exemple, le Dr Sayah citera trois cas à Bouira, l'un de Draâ Lekhmis à Bouira, l'autre d'Ath Leksar et le troisième de Bordj Okhris. « Ces trois cas, à eux seuls, doivent mobiliser chaque jour au moins 20 donneurs de sang. C'est dire combien les actions de solidarité sont importantes et même vitales pour ces malades, surtout pendant cette période de confinement et de rétrécissement dans les déplacements », dira-t-il. Rappelons qu'avant le Ramadhan, lors des opérations de collecte de sang qui ont été organisées au niveau de la wilaya de Bouira, l'une d'elles a été organisée en signe de solidarité avec la wilaya de Blida, qui a bénéficié de 160 poches de sang collectées à Bouira. Y. Y.