S'exprimant sur les ondes de la radio locale, le DSP (directeur de la santé publique) de Médéa a affiché une franche inquiétude quant à l'évolution de la maladie de Covid-19 dans la wilaya et sa rapide propagation à travers 52 communes sur les 64 que compte le Titteri avec des cas confirmés dans 28 municipalités. M. Mohamed Chegouri a vite rappelé que Médéa était au top des 10 premières wilayas enregistrant avant-hier 18 cas avérés de Covid-19 en 24 heures et en se classant première avec la wilaya de Sétif. Ayant atteint le cap des 100 cas confirmés, la wilaya serait-elle devenue un deuxième épicentre de l'épidémie après celui de Blida ? Ce même responsable a, évidemment, déploré le comportement irresponsable d'une grande partie de la population qui ne semble pas consciente des répercussions fâcheuses et irréversibles de ces attitudes insouciantes et dangereuses. Dans ce sens, il évoquera les cérémonies funéraires qui, malgré la crise sanitaire et les mises en garde des responsables locaux et des professionnels de la santé, continuent à attirer la grande foule, et des tentes étaient érigées pour l'occasion avec tout le protocole mortuaire. Ainsi, et suite aux enquêtes épidémiologiques, il s'est avéré que de très nombreuses personnes ont été contaminées pendant ces rassemblements. Il a enchaîné en affirmant que l'hôpital civil Mohamed-Boudiaf de Médéa était saturé, et que l'Institut supérieur de la formation paramédicale a été appelé à la rescousse. «Nous serons contraints malheureusement de recourir à l'hospitalisation à domicile, vu la recrudescence des cas d'atteinte par le coronavirus dans la wilaya », a ajouté M. Chegouri. De son côté, Mme Lamouri, médecin chef du Service d'aide médicale urgente (Samu) de Médéa, présente pendant l'entretien radiophonique, a tout simplement lancé cette phrase : « Nous nous attendons au pire .» Et d'ajouter qu'elle estime aujourd'hui avoir perdu le défi de vaincre le coronavirus après avoir misé sur la maturité et la sagesse de la population médéenne qui, malheureusement, n'a pas emboîté le pas aux soldats de « l'armée blanche ». Mme Lamouri, effondrée et très pessimiste, a ajouté qu'il ne restait plus qu'à faire du porte-à-porte pour espérer convaincre les citoyens de rester chez eux. Il faut tout faire pour que le personnel soignant et médical, qui est surmené et démoralisé, reste debout et ne flanche pas, car si ce dernier s'effondre, toutes les attentes et les espérances s'envoleront, a averti Mme Lamouri. Aussi, la fin de l'émission a été empreinte de beaucoup d'inquiétudes au moment où l'espoir est toujours permis pour peu que la population se montre coopératrice et mature. M. L.