Plusieurs commerçants regrettent la décision des autorités de fermer à nouveau leurs locaux à peine dix jours après avoir été autorisés à reprendre du service. Le calme a repris ses droits dans les villes, exception faite pour les marchés de fruits et légumes, suite à la cessation provisoire de ces activités mais les commerçants concernés affrontent avec angoisse et amertume cette nouvelle situation. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - « Ils ont peur de la propagation du virus et ils ont raison. Mais nous sommes pris au dépourvu. Nous ne sommes pas responsables du comportement des clients », s'indigne un coiffeur à Hussein-Dey, affirmant qu'il n'a pas d'autres choix que de se soumettre à la décision des autorités. Avec la nouvelle fermeture de son local, ressurgissent les questions angoissantes que se pose tout confiné ayant perdu son emploi, surtout les pères de famille. Après la fermeture des commerces, la ville retrouve son calme d'avant la réouverture de commerces et la reprise des activités, replongeant à nouveau dans une morosité que seul un ennemi invisible qu'est le coronavirus est capable d'infliger aux habitants. Il y a deux semaines, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, avait autorisé la reprise de certaines activités et l'ouverture de certains commerces, fermés dans le cadre des mesures de la lutte contre la propagation du coronavirus, dans l'espoir « de réduire l'impact économique et social de la crise sanitaire ». Il s'agit, entre autres, des salons de coiffure, pâtisseries, confiseries et gâteaux traditionnels, habillement et chaussures, commerce d'électroménager, commerce de produits cosmétiques et parfumeries. Des conditions de sécurité ont été fixées pour la reprise de ces activités. Mais moins de dix jours plus tard, ces commerces ont été fermés à nouveau dans le sillage de la hausse du nombre des contaminations par le virus, frôlant les 200 cas par jour, à cause notamment du non-respect des mesures de distanciation sociale et du port de masque de protection. La mesure s'était imposée au début du mois de Ramadhan, surtout que ceux qui exerçaient dans ce genre d'activités ont été soumis à rude épreuve financière par plus d'un mois de chômage. La prime de 10 000 DA décidée par le chef de l'Etat et censée être octroyée à tous ceux qui ont été impactés par la crise sanitaire et le confinement a non seulement été insuffisante pour affronter ne serait-ce qu'une semaine du mois sacré, mais nombreux sont ceux qui ont été fortement impactés et qui ne l'ont pas encore touchée. Toutefois, la nouvelle fermeture de ces commerces a fait ressurgir certaines activités informelles comme la vente de certains produits fortement demandés en ce mois de Ramadhan comme le « kalbelouz ». « Que voulez-vous que je fasse ? », nous répond un vendeur à qui nous avons souligné la décision de fermeture des commerces. Dans ce sillage, plusieurs commerces proposent leurs services à domicile où simplement en cachette dans les locaux et avec rendez-vous ! Ainsi, des observateurs parlent de l'échec du déconfinement partiel et même d'une décision précipitée du gouvernement. Plusieurs commerçants sont en colère contre ces décisions, estimant que le grand risque de contamination est dans les marchés des fruits et légumes qui sont pris d'assaut chaque jour par les citoyens. En effet, sur les réseaux sociaux, des images choquantes sont diffusées, montrant des citoyens se bousculer, jouant des coudes dans ces lieux. K. A.