Après trois mois de gel de leurs activités, commerçants et artisans ne cachent plus leur ras-le-bol. Les associations professionnelles ont transmis au ministre du Commerce leur principale doléance : la reprise rapide des activités. Une liste de celles pouvant reprendre tout de suite a été transmise au département du commerce qui n'est pas resté insensible aux arguments présentés. Les magasins d'électroménager, d'habillement, les restaurants et cafés arrivent en tête des activités appelées à reprendre. Le transport en commun pose néanmoins problème. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Dimanche, le Conseil des ministres donnait son feu vert pour une reprise graduelle des activités commerciales. Une décision accueillie avec beaucoup de soulagement par les commerçants et artisans éprouvés par le gel de leurs activités. Les modalités de cette reprise restent néanmoins à définir. Le ministre du Commerce recevait, hier mardi, les représentants de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) et ceux de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Ces derniers sont arrivés à la réunion d'hier avec une principale revendication : la reprise des activités. Leurs arguments : les pertes subies jusque-là par les commerçants et les artisans. Boulenouar, président de l'ANCA, se réunissait avant ladite réunion avec le ministre du Commerce avec les représentants des différents secteurs d'activités. À l'unanimité, ces derniers ont réclamé la réouverture des commerces. Lesquels, selon l'ANCA, pourraient faire l'objet d'une rapide reprise. Selon Tahar Boulenouar, dans l'immédiat, les magasins d'habillement, de chaussures, d'électroménager, les salons de coiffure, les ateliers de confection mais également les cafés et les restaurants peuvent reprendre leur activité. Seule activité pour laquelle il émet des réserves, celles du transport en commun en raison des craintes sur le non-respect du principe de distanciation physique. Une reprise conditionnée par la mise en place de mesures préventives à imposer autant aux commerçants qu'aux clients. Des règles élémentaires vont devoir cependant être adoptées. Hormis le port du masque devenu obligatoire, les commerçants vont devoir veiller à ce que leurs magasins ne soient pas bondés, à ce que les clients ne s'y entassent pas. Le président de l'UGCAA, également présent à la réunion avec le ministre du Commerce, faisait savoir que pas moins de trois millions de commerçants et artisans étaient impactés à des degrés différents par les mesures de confinement. Les petits commerçants, assure Hazab Benchahra, sont au bord de la faillite et ne peuvent à ce stade plus supporter une prolongation de la cessation de leurs activités. Pour le président de l'UGCAA, rien n'empêcherait le retour au travail des chauffeurs de taxi qui ,dit-il ,n'ont plus de revenus. Il propose pour cela de leur imposer de ne transporter que deux clients à la fois et de placer un plexiglas entre lui et ces derniers pour éviter toute contamination. Le même interlocuteur estime que les restaurateurs peuvent également être autorisés à reprendre avec comme première étape,non pas la restauration sur place mais le service de livraison ou de repas à emporter pour éviter une trop grande concentration dans les restaurants et autres fast-foods. Pour le président de l'UGCAA, la reprise de l'ensemble des activités est inéluctable pour le redémarrage de la vie économique. Des arguments auxquels le ministère du Commerce n'est pas resté insensible. La tendance à la reprise se précise. Le département de Rezig formulera des propositions qui seront appréciées par le Premier ministre, chargé, lors du dernier Conseil des ministres, d'annoncer les activités susceptibles d'être autorisées à reprendre. Une annonce très attendue par les concernés. N. I.