La reprise du transport urbain de voyageurs, préconisée comme mesure d'accompagnement à la décision du déconfinement total, décidée par le gouvernement, a été ignorée par les opérateurs privés du secteur, à Tizi Ouzou, concernée, à l'instar de 19 autres wilayas, par la levée du couvre-feu sanitaire, en vigueur depuis quatre jours. Seuls les bus de l'Entreprise de wilaya de transport urbain et suburbain (ETUSTO) ont repris du service, en appliquant le protocole sanitaire édicté par les pouvoirs publics. Des conditions jugées difficiles à mettre en place, et, de surcroît, onéreuses, déplorent les transporteurs privés. Au troisième jour de l'entrée en vigueur du déconfinement total, l'absence de bus privés de transport de voyageurs a été constatée. Ces derniers ont refusé de reprendre le travail, ce qui est, pour eux, une manière de se mettre, indirectement, en grève pour protester contre les conditions de travail qui leur ont été imposées par l'administration, respecter les mesures sanitaires contre la propagation du Covid-19, que les transporteurs se doivent de faire respecter à leur tour par les usagers, notamment le port de la bavette et la distanciation sociale. Ce à quoi s'ajoutent la désinfection des véhicules à la fin de chaque rotation et la mise à disposition de la lotion hydroalcoolique à la disposition des voyageurs.Pour exprimer leur refus, un rassemblement a été observé, mardi, devant la wilaya par les transporteurs dont une délégation a été reçue au cabinet du wali. L'augmentation des prix des carburants décidée dans la loi de finances complémentaire 2020 fait partie des griefs soulevés par les protestataires, qui demandent une augmentation du prix du ticket de transport. De leur côté, les chauffeurs de taxi ont refusé de reprendre le travail, jugeant difficiles les conditions qui leur sont imposées. S. A. M.