La réouverture des mosquées n'est pas pour bientôt. Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs l'a signifié, hier mercredi, invitant, par ailleurs, les fidèles à plus de «patience» car la fermeture des lieux de culte comme mesure de prévention prise en mars dernier pour juguler la propagation du coronavirus restera encore de mise. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le Dr Youcef Belmhedi, qui intervenait sur les ondes de la Radio nationale, dit d'emblée comprendre le «sentiment douloureux» des fidèles quant à la poursuite de la fermeture des mosquées, invitant ces derniers à plus de «patience» avant de voir la mesure prise en mars dernier levée. Le ministre ne s'est pas, ceci dit, empêché d'évoquer ces «perturbateurs de l'action des médecins et autres experts au sujet de cette question». Pour lui, la décision de réouverture des mosquées doit se faire «après la consultation des spécialistes en médecine qui connaissent la réalité de la pandémie de coronavirus dans le pays». Des spécialistes qui, pour le moment, estiment que les conditions sanitaires «n'autorisent pas» cette perspective. Des réserves qui ne concernent pas que la réouverture des mosquées et autres lieux de culte puisque le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs parle de plusieurs autres activités qui n'ont pas repris pour faire l'économie «d'éventuelles fâcheuses répercussions que cela pourrait engendrer en ce moment». Il faut rappeler que mardi dernier, la commission de la fatwa relevant du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs avait, dans un communiqué, abondé dans le même sens. Elle a, en effet, insisté sur «l'impératif de maintenir les prières suspendues dans les mosquées par précaution» et sur la base de l'avis émis par les experts de la santé publique, et ce, jusqu'à l'élimination des raisons à l'origine de cet état. «Bien que des résultats positifs aient été réalisés par l'Algérie dans la lutte contre cette épidémie, d'ailleurs sanctionnés par la levée partielle du confinement et l'ouverture de certaines activités, les experts de la santé publique, au fait de la situation en Algérie, affirment que la conjoncture ne permet pas l'ouverture de toutes les activités, notamment celles connaissant une forte affluence dans des espaces fermés, telles les mosquées», a précisé ladite commission. Suffisant pour que la commission soutienne que l'état actuel «exige de tout un chacun de continuer à prendre ses précautions jusqu'à l'élimination des raisons et des motifs à l'origine de la suspension de l'ouverture des mosquées». Et à la même commission de dire d'aspirer à la «réunion des conditions appropriées pour la réouverture des mosquées dans l'horizon immédiat sans aucune crainte que ces mosquées... soient à l'origine de la propagation du virus, de contamination ou des retombées désastreuses et dangereuses sur la santé et la vie spirituelle». Il faut relever que les appels à la réouverture des mosquées se sont fait plus pressants ces derniers jours à la faveur, notamment, de la seconde phase de déconfinement décidée par les pouvoirs publics. M. K.