Au grand bonheur des usagers, les transports urbains et interurbains de voyageurs et les taxis urbains individuels reprennent enfin, dans la capitale. Toutefois, une partie des chauffeurs de taxi campent sur leurs positions et refusent de reprendre le service avant que la tarification du taxi ne soit revue à la hausse, en raison de l'augmentation du prix du carburant. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les transporteurs urbains et interurbains de voyageurs ont cessé leur bras de fer. Ils ont enfin repris le service hier mercredi. Cette reprise intervient après l'allègement des règles sanitaires de protection contre le Covid-19 par le Premier ministre. En effet, le nombre de voyageurs dans les bus, limité par l'instruction de Abdelaziz Djerad du 13 juin dernier portant sur les mesures complémentaires pour la deuxième phase de sortie progressive du confinement aux seules places assises, a été revu à la hausse. Désormais, ce moyen de transport est autorisé à atteindre un taux de remplissage de 50% de ses capacités. Cet allègement, assure le président de la Fédération nationale des transporteurs de voyageurs et de marchandises, affiliée à l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), Abdelkader Bouchrit, a suscité un soulagement chez les transporteurs de voyageurs. Ce dernier estime d'ailleurs, que la majorité d'entre eux vont certainement reprendre le service. «Les transporteurs sont à l'arrêt depuis maintenant trois mois et n'ont aucune entrée d'argent. Ils sont obligés de reprendre pour faire face à leurs dépenses quotidiennes», dit-il. Toutefois, le respect des mesures de prévention contre le Covid-19 reste obligatoire. L'accès des voyageurs est strictement interdit sans le port du masque de protection, en plus de l'obligation de la désinfection des sièges qui doit être régulière et la disponibilité d'un désinfectant à bord de ce moyen de transport. Les transporteurs doivent aussi prévoir l'ouverture des fenêtres et autres dispositifs d'aération naturelle, soumettre quotidiennement leur véhicule à une opération de nettoyage et de désinfection et prévoir l'accès et la descente par des portes différentes. Ceux n'ayant qu'une seule porte, doivent gérer le flux de manière à éviter le croisement des clients. La nouvelle note du Premier ministre du 16 juin revoit également le nombre de clients autorisés dans le transport urbain par taxi individuel. Fixé au départ à un seul client au maximum, sauf dans le cas de personne accompagnée, ce nombre est passé à deux clients au maximum qui doivent se placer sur la banquette arrière du taxi. L'obligation du port de masque de protection pour le chauffeur et pour le client n'est pas du tout discutable. Les chauffeurs de taxi sont tenus d'ouvrir les fenêtres durant le trajet, d'assurer un produit désinfectant à bord, et de soumettre leur véhicule à une opération régulière de nettoyage et de désinfection. Intervenant en guise de réponse aux doléances de ces professionnels, cette décision a pourtant partagé les chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger. Alors que certains ont renoué avec le travail, d'autres conditionnent leur reprise par la révision de la tarification. «Une partie des taxieurs a repris aujourd'hui le service à Alger et une autre attend la révision de la tarification. Ils ne sont pas prêts à reprendre avec l'ancien tarif puisque le prix du carburant a augmenté», précise le secrétaire général de la Coordination des chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger, affiliée à l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens), Nasser Smida. Le dénouement de cette situation, souligne-t-il, dépend de la prochaine réunion avec le ministère des Transports, prévue pour lundi prochain. Ry. N.