Le Président Tebboune a ordonné de durcir les sanctions à l'égard des contrevenants aux mesures de prévention et de lutte contre la pandémie de Covid-19 et a instruit le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, d'étudier les mesures nécessaires à prendre, dans les tout prochains jours, face à l'inquiétante recrudescence des cas de contamination. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - C'était hier dimanche, à l'occasion de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres tenue, comme c'est le cas depuis le début de la crise sanitaire, par visioconférence. «Le Président a noté avec amertume les comportements irresponsables de certains citoyens (prétendant) que l'épidémie n'est qu'un mensonge inventé à des fins politiques », lit-on dans le communiqué officiel de la présidence. « Le Président s'étonne de ces comportements irresponsables de certains citoyens, alors que les victimes de l'épidémie se comptent par milliers et par jour à travers le monde, à commencer par les pays les plus développés », ajoute le communiqué de la présidence. C'est dire, en effet, à quel point ce relâchement collectif général dans la prévention, immédiatement sanctionné d'ailleurs par une spectaculaire flambée des contaminations enregistrées régulièrement depuis quelques jours, inquiète la plus haute autorité du pays. D'où cette décision d'ordonner un surcroît de rigueur dans la gestion de cette crise sanitaire, notamment en durcissant les sanctions à l'endroit des contrevenants aux mesures précédemment prises en matière de prévention et en en prenant d'autres, au besoin. Ainsi, Tebboune ordonnera-t-il au Premier ministre de prévoir des sanctions sévères contre les contrevenants, « individuelles ou collectives » aux mesures de prévention. Aussi, le Premier ministre est-il également instruit d'examiner, avec le Comité scientifique de suivi, « les mesures à prendre dans les prochains jours pour couper la chaîne d'infection de la pandémie et encercler les foyers de la contagion ». Cette instruction présidentielle pourrait se traduire par des mesures radicales de confinement total de certaines régions hautement infectées. Et il faut s'attendre à des mesures plus rigoureuses et immédiates, à savoir à partir de demain mardi de la part du gouvernement pour faire face à cette subite et rapide vague de la pandémie dont l'impact est déjà assez significatif sur le fonctionnement des hôpitaux. Dans son exposé sur la situation, le ministre de la Santé a, d'ailleurs, fait état de la réduction du temps d'hospitalisation des cas Covid-19, porté désormais à seulement cinq jours, et d'une sorte de tri préalable des cas à prendre prioritairement en considération alors que les cas jugés peu graves ne sont même plus pris en charge au niveau des structures hospitalières. Autrement dit, c'est la saturation de ces structures sanitaires qui montre le bout du nez, avec ce risque de voir le corps médical, sur la brèche depuis le début, complètement débordé. Des mesures fermes sont donc plus que nécessaires, urgentes plutôt, pour éviter un scénario catastrophe. Lors du Conseil des ministres d'hier dimanche, Tebboune a effectivement donné d'autres instructions assez précises à ce propos. « Le président de la République a rappelé que la lutte contre la pandémie est la responsabilité de tous : l'Etat, les institutions, la société civile et les citoyens, car il s'agit, comme il l'a rappelé, de préserver la santé et la sécurité du citoyen », affirme la présidence dans son communiqué. « Le président de la République a ordonné de renforcer le contrôle épidémiologique et le contrôle quotidien sur le fonctionnement des hôpitaux, de renforcer les stocks des kits de dépistage, et de garder les frontières terrestres, maritimes et aériennes fermées jusqu'à ce que Dieu nous préserve de ce fléau », précise encore le communiqué. En parallèle, l'Etat mettra également les moyens à la disposition du secteur de la santé, pour renforcer ses capacités de lutte contre le coronavirus, comme, par exemple, l'importation immédiate de 20 000 masques chirurgicaux dédiés au corps médical et 200 000 autres masques dédiés aux agents assimilés intervenant dans la gestion de cette crise sanitaire. K. A.