L'évolution de la situation épidémiologique impose une nouvelle approche basée sur un minimum de décentralisation et une plus grande implication au niveau local. Les élus et autorités locales sont désormais mis face à leurs responsabilités. Non seulement ils peuvent à l'avenir prendre des décisions allant jusqu'au confinement partiel, mais ils sont tenus d'opérer un suivi quasi quotidien de la situation sanitaire. Un choix dicté par les grandes disparités entre les différentes wilayas mais surtout l'apparition de foyers de contamination dans certaines d'entre elles. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - L'appréciation de la situation épidémiologique est, depuis le début de la pandémie, du ressort du Comité scientifique, chargé officiellement de jouer un rôle de conseil avant toute prise de décision. Elles ont été nombreuses depuis l'apparition du premier cas de Covid-19. De nombreux décrets ont été signés par le Premier ministre, mettant en place des mesures devant permettre de circonscrire la pandémie. Force est de constater qu'entre la théorie et la pratique, le fossé est énorme : les interdits sont ouvertement bravés dans beaucoup de localités, alors que des comportements mettant en danger la santé d'autrui continuent d'être adoptés. Résultat : la courbe des contaminations au Covid-19 est en hausse avec l'apparition de foyers de contamination dans une dizaine de wilayas. Les responsables au niveau de ces dernières sont désormais mis face à leurs responsabilités. Le Premier ministre faisait savoir lundi soir que l'approche du gouvernement s'appuyait désormais « davantage sur l'échelon local à travers son implication plus forte dans le processus d'évaluation et de prise de décision en matière de mesures de confinement ciblé et de suspension temporaire des activités qui ne respectent pas les protocoles sanitaires ». En clair, les autorités locales seront désormais davantage impliquées et pourront prendre les décisions à chaque fois que la situation l'imposera. Les walis devront, en fonction de la situation sanitaire, « procéder au confinement partiel ou total ciblé d'une ou de plusieurs localités, communes ou quartiers connaissant des foyers ou des clusters de contamination ». Des décisions qui nécessiteront, néanmoins, « l'aval des hautes autorités du pays ». Autre terrain où sont attendues les autorités locales, celui du suivi de la situation sanitaire. Il est fait obligation aux walis, chefs de daïra et présidents d'APC d' « entamer des visites régulières et permanentes des centres hospitaliers pour examiner la situation exacte dans laquelle ils se trouvent et rendre compte quotidiennement aux autorités sanitaires ». Ils sont avertis : toute défaillance non signalée entraînera des sanctions à l'égard des responsables de ce dysfonctionnement au niveau local, il est désormais demandé davantage de rigueur et de fermeté dans l'application des sanctions prévues par la loi à l'encontre des contrevenants aux mesures sanitaires. En clair, les autorités au niveau local sont appelées à une tolérance zéro à l'égard des récalcitrants, qu'il s'agisse de particuliers circulant dans l'espace public sans port du masque ni respect de la distanciation physique, ou de commerçants qui s'exposent à la fermeture immédiate du commerce, le retrait du registre de commerce ainsi qu'une sanction pécuniaire. Les maires et autres responsables locaux sont également tenus de veiller à « l'interdiction formelle de tout type de rassemblement et de regroupement familial, notamment la célébration de mariages et de circoncisions, qui constituent actuellement des facteurs aggravants de la propagation de la pandémie ». Depuis la fin du Ramadhan, des cortèges sillonnent les artères de plusieurs villes en toute impunité, sans compter le retour en catimini de certaines activités pourtant non encore autorisées. N. I.