Hausse du nombre des morts qui dépasse désormais les 1 000, augmentation des cas de contamination par jour pour approcher les 500. Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, qualifie la situation d'alarmante. Karim Aimeur –Alger (Le Soir) - «Oui, la situation est alarmante, c'est clair. Pour moins que ça, on s'alarme», a affirmé, hier dimanche, le ministre sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, ajoutant que la situation doit inciter à prendre des mesures et des dispositions. Face à cette situation, le ministre de la Santé a évoqué le recours à un confinement partiel ciblé des régions les plus peuplées. Affirmant que la hausse des cas enregistrés ces derniers jours constitue une nouvelle «préoccupation» pour les autorités sanitaires, l'invité de la Radio nationale a soutenu que ces dernières doivent prendre des mesures et être encore plus vigilantes dans la communication et la sensibilisation des citoyens. Tout manquement dans la prise en charge des malades de Covid-19 sera sanctionné, selon l'orateur, qui a affirmé que des sanctions sont déjà tombées et d'autres tomberont si nécessaire. «Ce qui s'est passé à Sidi-Aïssa (wilaya de M'sila) est insoutenable, c'est inadmissible et une enquête a été diligentée. J'ai le rapport et des sanctions vont tomber de la même manière qu'à Sétif et à Constantine», a-t-il lancé, assurant que la Pharmacie centrale des hôpitaux «dote tout le monde en équipements de protection et autres ressources nécessaires à la prise en charge des patients atteints de Covid-19», avant de promettre que l'Etat mettra à la disposition du personnel médical tous les moyens nécessaires pour faire face à la maladie. Au moment où sur les réseaux sociaux, les dénonciations des dysfonctionnements dans les structures de santé foisonnent, le ministre a annoncé la mise en place d'un dispositif permettant l'augmentation du volume des admissions au niveau des établissements hospitaliers, conséquemment à la recrudescence des cas de coronavirus. «J'ai instruit tous les responsables afin de mettre en place un dispositif de lits dédiés au Covid-19. Il ne faut pas qu'il y ait un seul Algérien qui parte à l'hôpital et qui ne trouve pas de place. Cela est inadmissible», a-t-il déclaré. Il précisera qu'un délai de 48 heures a été accordé aux responsables de ces établissements pour assurer une réaction rapide et efficace pour l'accueil des patients souffrant du virus. Il a ajouté que des instructions ont été données pour que 60% des lits disponibles soient dédiés au Covid-19 et les 40% restants aux urgences. «On est en train de prendre les mesures pour stopper, à nouveau, les activités non urgentes», a-t-il poursuivi, affirmant que les hôtels ne seront sollicités qu'en dernier recours. Pour freiner la propagation du virus, Abderrahmane Benbouzid a évoqué le recours au confinement partiel, en éliminant l'éventualité d'un confinement total du pays. Il a précisé que le confinement concernera les régions à forte densité de population. Selon lui, le recours au reconfinement «n'est pas une chose simple» et «n'est pas la bonne solution». Concernant la stratégie de communication liée au Covid-19, le ministre a fait savoir qu'elle change au gré de la situation. «Nous ne sommes pas alarmistes, nous essayons d'expliquer, de mettre en garde les citoyens contre le non-respect des gestes barrières», a-t-il expliqué, indiquant que lors d'une réunion tenue samedi avec le ministre de la Communication et des cadres de son département, il a été décidé de renforcer le plateau de communication. «Nous allons déployer des moyens de communication extrêmement forts», a-t-il annoncé. K. A.