Même si un léger mieux était enregistré par rapport à janvier 2019, la tendance se dessinait déjà au début de l'année, lorsque la Direction générale des Douanes annonçait que la balance commerciale de l'Algérie a connu un déficit de 791,74 millions de dollars en janvier dernier, contre un déficit de 862,05 millions dollars le même mois en 2019, en baisse de 8,16%. Au bout du compte, le premier trimestre de cette année 2020, qui restera dans les annales, a été bouclé avec un déficit de 1,5 milliard de dollars. Les statistiques provisoires, précisent les Douanes, des importations et des exportations de marchandises au titre du premier trimestre de l'année 2020 révèlent un déficit commercial de 1,5 milliard de dollars. Entre autres chiffres clés énumérés dans le document de la Direction des études et de la prospective des douanes (DEP), en dehors de celui du déficit de la balance commerciale, on relève les 24,89 % relatifs à la baisse des exportations, le 1,08 milliard de dollars du solde déficitaire avec la Chine, alors qu'avec l'Italie, les relations commerciales ont permis de dégager un solde positif de 434,19 millions de dollars. Puis, il est à noter que 5 des 733 exportateurs algériens activant hors secteur des hydrocarbures ont à eux seuls engrangé 79,66 % de nos exportations. Le commerce extérieur des marchandises a enregistré au cours du premier trimestre de l'année 2020 un volume global des importations de 9,12 milliards USD, soit un recul de 19,52 % par rapport aux résultats de la même période de l'année 2019, un volume global des exportations de 7,62 milliards USD, soit une baisse de l'ordre de 24,89 % par rapport aux résultats de la même période de l'année 2019, et un déficit, donc, de la balance commerciale qui atteint un très inquiétant 1,50 milliard USD. Ces résultats dégagent un taux de couverture des importations par les exportations de l'ordre de 83,50 % durant le premier trimestre de l'année 2020, contre un taux de 89,48% pour la même période en 2019. Les statisticiens de la DEP des Douanes notent que le groupe des «biens d'équipements industriels», qui représente près de 29,50% de la facture des importations globales, ait connu une baisse qualifiée de substantielle de 34,72% (soit un repli de 1,43 milliard USD) durant le premier trimestre de l'année 2020, le déficit enregistré, durant cette même période, se creuse de 26,21 % pour atteindre 1,50 milliard USD contre 1,19 milliard USD enregistré durant le premier trimestre de l'année 2019 et ce, du fait de la dégradation des exportations des hydrocarbures de l'ordre de 25,78%, soit un recul de 2,45 milliards USD d'une part, et de la détérioration des exportations du groupe «demi produits» avec un taux de 9,95%, correspondant à une valeur de 47,90 millions USD d'autre part. L'étude menée par la DEP montre que les importations se sont repliées de 19,52% durant le trimestre considéré par rapport à la même période de l'année 2019, en passant de 11,33 milliards USD à 9,12 milliards USD. Leur répartition par groupes fait ressortir des baisses de 49,58%, 34,72%, 33,24% et de 8,30% respectivement pour les biens d'équipements agricoles, les biens d'équipements industriels, les demi-produits et les biens de consommation non alimentaires. En revanche, les hausses ont atteint 181,14%, 12,38% et de 0,59%, et concernent respectivement les énergies et lubrifiants, les produits bruts et les biens alimentaires. Quant aux exportations, elles ont diminué de près de 25%. Malgré la passe difficile que traverse leur production, les hydrocarbures ont évidemment représenté l'essentiel des exportations algériennes durant le premier trimestre de cette année avec 92,40 % de la valeur globale, en valeur c'est une baisse de 25,78 % par rapport au premier trimestre de l'année 2019 qu'a accusée le secteur nourricier du pays, alors que les exportations hors hydrocarbures demeurent toujours aussi symboliques, avec un petit 7,60% de la valeur globale des exportations, soit l'équivalant de 578,70 millions USD, en baisse de 12,06% par rapport au premier trimestre 2019, déjà pas brillant. Les cinq premiers pays fournisseurs de l'Algérie représentent 47,94% des importations globales. Malgré un recul de plus de 32%, les achats algériens à partir de la Chine ont représenté 17% des importations globales. La France, l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne avec les parts respectives de 10,44%, de 8,13%, de 6,25% et de 6,13% occupent les rangs des principaux pays à partir desquels l'Algérie s'est approvisionnée durant le premier trimestre 2020. Quant aux clients de l'Algérie, ils étaient 5 à s'approvisionner pour 52,32% en produits de chez nous. Ainsi, l'Italie a été le principal client de l'Algérie avec 15,44%, suivie par la France, la Turquie, l'Espagne et la Chine avec des parts respectives de 13,20%, 9,26%, 8,24% et de 6,19% de nos exportations. Azedine Maktour