Faute de live, on se contente du virtuel ! En ces temps de coronavirus, les activités culturelles et artistiques se «réfugient» dans le monde virtuel. Aux amoureux de la musique andalouse, un concert virtuel avec le chanteur M'hamed Yacine a été programmé le vendredi 3 juillet 2020 sur la page Facebook de l'Etablissement arts et culture de la wilaya d'Alger. Est-ce à l'occasion de la célébration du 58e anniversaire de l'indépendance ? Le lendemain et pour la même occasion, les «branchés» ont pu suivre un concert de chants patriotiques donné par l'Orchestre symphonique de la wilaya d'Alger. Cerise sur le gâteau, vendredi dernier, c'est un concert de Lounis Aït Menguellet qui a été programmé sur la page Facebook de l'Etablissement arts et culture de la wilaya d'Alger (le programme se poursuit). La peinture et les arts plastiques en général, eux aussi, se réfugient dans le virtuel. Ainsi et sous l'égide du ministère de la Culture, et dans le cadre de son programme virtuel, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) diffuse une exposition virtuelle animé par l'artiste plasticien Younes Kouider sur la page Facebook de l'agence. L'artiste a présenté en parallèle au public son travail dans son atelier et expliqué, dans la foulée, sa démarche et sa propre expérience du confinement. Younes Kouider (né en septembre 1991) est un artiste qui vit et travaille à Alger. Il a obtenu son Bachelor of Fine Arts à l'université internationale Maharishi (Iowa, USA) en 2014 puis un master en studio art en 2018. Il est actuellement candidat pour un master Fine Arts en sculpture à l'université de Yale aux Etats-Unis pour l'année 2020. Younes Kouider a travaillé sur des tissages en forme de sculpture qui incluent des objets ready-made incorporés dans de larges pièces. Son travail de sculpture reflète, généralement, les modes de vie de la société nomade d'Afrique du Nord. Il travaille actuellement sur une série de peintures intitulées «Les animaux sauvages». Cette série montre des animaux entourés d'un arrière-plan dont le graphisme rappelle les mosaïques africaines et les symboles berbères. Toujours par le biais du virtuel, la galerie d'arts algéroise Le Paon (située au Centre des arts de Riadh El- Feth) propose aux intéressés des beaux-arts des œuvres d'artistes choisis. Le concept (judicieux) est celui d'un artiste par jour. «Pour vous accompagner en ces temps difficiles de confinement, chaque jour un artiste pour émerveiller vos yeux», souligne-t-on sur la page Facebook de la galerie. Proposé dernièrement, le travail de Noredine Mokkedes est original. Les différentes œuvres sont comparables à un reposant et distrayant voyage, notamment dans le patrimoine algérien sous ses différentes formes Noredine Mokkedes est diplômé de l'Ecole des beaux-arts d'Oran en 1982. Dans son travail, il a su, avec habileté et talent, conjuguer l'art de la mosaïque adapté au numérique. Sans rejeter la modernité avec son cortège de technologies innovantes, il s'attache au traditionnel. Mieux, il les combine pour donner naissance à cette tendance nouvelle du pixel art. Sa touche personnelle se traduit par tout ce qui est pittoresque. Son style aussi s'adapte parfaitement à ses thématiques pixel art, inspiré du système de la décomposition de l'image en pixel. La peinture de l'artiste est comme une mosaïque traditionnelle (dans la forme et le visuel) peinte dans une palette impressionniste. On n'arrête pas le progrès et l'innovation, surtout quand ils s'inspirent de la tradition. Kader B.