C'était dans l'air : la réunion extraordinaire du bureau fédéral, hier, n'a pas tranché définitivement la question de l'avenir des différents Championnats de football à l'arrêt depuis le 15 mars dernier à cause de la crise du Covid-19. Le suspense est maintenu. La FAF a, comme attendu, persisté dans sa logique de boucler l'exercice 2019-2020. Durant le conclave d'hier, les membres du bureau fédéral présidé par Kheireddine Zetchi ont préféré déléguer leurs «pouvoirs» aux membres de l'AG invités à se prononcer sur le devenir de l'exercice en question et probablement sur les orientations à donner au prochain qui devrait voir le lancement d'une nouvelle pyramide des Championnats, notamment une ligue professionnelle à dix-huit clubs. La semaine dernière, une source fédérale avait confié au Soir d'Algérie que l'idée est de faire participer toutes les parties concernées à l'adoption d'une feuille de route qui englobera la suite à donner aux championnats de la saison sportive 2019-2020. Notre interlocuteur a insisté sur le fait qu'il fallait offrir un moment de réflexion supplémentaire aux différents acteurs du football en Algérie. La réunion d'hier devait préalablement achopper sur une décision définitive de reprendre la compétition, tel que souhaité par le président de la FAF et une majorité de clubs issus notamment des Championnats dits «amateurs». Pris de court par la mesure du gouvernement d'instaurer de nouvelles règles(déplacements inter-wilayas) au confinement prolongé de facto à cette fin de semaine alors qu'il devait connaître son prolongement ou sa levée lundi passé(13 juillet), les membres du bureau fédéral ont fini par envisager une autre issue, consensuelle celle-là, à savoir l'implication de la famille du football à la prise de décision au cours d'une AGex à tenir ultérieurement. Hier, la FAF n'a pas mentionné de date pour l'organisation d'une assemblée extraordinaire. Elle a juste fait savoir que celle-ci (date, ndlr) sera communiquée «prochainement». Quand ? C'est la question que se pose le commun des mortels sachant que toutes les réunions publiques, celles de certains partis politiques mises à part, sont soumises à l'interdit. Le COA, premier organe du sport national, qui avait l'intention de tenir son assemblée générale extraordinaire avait remis ça aux calendes grecques, soit «après le déconfinement» qui, en l'état actuel des choses, ne se profile pas à l'horizon. L'on imagine mal les autorités publiques accorder une dérogation à la FAF pour tenir ce conclave qui regroupera, outre la centaine de membres de droit qu'il faudrait héberger et nourrir, voire transporter, le personnel qui encadrera l'évènement. Un dispositif qui mettra à l'épreuve les capacités de la Fédération algérienne de football à assurer un maximum de commodités à ses hôtes. S'il est difficile d'imaginer une date pour l'organisation d'une telle AG extraordinaire, il est loisible de comprendre que la FAF est en train de gagner du temps. Pas spécialement pour dissuader les voix dissidentes à son désir de reprendre, mais probablement pour mieux mûrir son projet. Car, quelle que soit la décision des membres de l'AG (reprise ou fin de saison), il faudra énoncer les mécanismes. En ce sens que décréter une saison blanche entraînerait, non seulement le rejet de la part de la Fifa, un certain nombre de réactions. Celles notamment des responsables de l'actuel leader du Championnat de la Ligue 1, le CR Belouizdad, qui ont fait savoir qu'ils n'accepteront pas une place de leader sans que le titre leur soit dédié symboliquement. Une perspective refusée par d'autres clubs, l'exemple du MC Alger et de la JSK, dont les responsables, mais aussi les fans ont exprimé leur rejet de toute décision tendant à offrir le titre de champion au CRB alors que le Championnat n'est pas allé à son terme. Et c'est cette guéguerre que Zetchi et les membres de son bureau ne se hasardent pas à assumer seuls. Et c'est pourquoi, la décision prononcée hier continuera à alimenter la polémique et laissera le débat planer sur le devenir d'un Championnat de ligue qui, tout compte fait, ne génère que des pertes : perte d'argent et de crédibilité. M. B.