Recommandée par le chef de l'Etat lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, l'institution de la commission, qui aura pour mission l'évaluation de l'impact de la crise sanitaire du Covid-19 sur l'économie algérienne, interviendra en principe aujourd'hui sous la férule du chef du gouvernement. Une commission qui, de toute évidence, n'aura pas la tâche aisée eu égard à ce qu'a déjà induit jusque-là la pandémie de coronavirus comme impact sur l'économie nationale, d'une part, et du fait que les perspectives ne permettent pas, d'autre part, et c'est valable pour tous les pays du monde, d'avoir une idée très précise de quoi sera fait demain tant le Covid-19 continue de sévir et de repartir de plus belle. La commission, devant être présidée par le Premier ministre, s'astreindra en premier lieu à l'évaluation des incidences causées sur le plan économique. Des incidences qui, il faut le souligner, sont venues compliquer une situation prépandémie déjà pas très brillante, celle que d'aucuns ont qualifiée d'«année noire» induite par la baisse d'activité durant de longs mois, lorsque le pays était sous l'emprise des troubles d'avant et d'après la démission forcée de l'ex-président de la République. L'installation de la commission nationale d'évaluation des incidences induites par la pandémie intervient également au moment même où le plan de relance de l'économie nationale accapare presque toute l'attention des pouvoirs publics, sur instruction du président de la République. Une relance qui, de fait, ne peut prendre toute sa signification sans l'implication de l'ensemble des secteurs et des opérateurs économiques devant apporter leur contribution à la grande œuvre consistant en l'entame de la politique économique destinée à commencer à libérer le pays de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Convier les entrepreneurs à une rencontre de ce genre est en tous les cas un signe fort sur l'intention des pouvoirs publics de prendre le taureau par les cornes pour affronter une situation doublement exceptionnelle ; effets de la pandémie de coronavirus et redressement de la situation économique héritée du précédent pouvoir. Il ne fait pas de doute que les partenaires, entre représentants de l'Etat et opérateurs économiques ainsi que les partenaires sociaux devant prendre part au conclave de ce samedi se pencheront sur les interrogations de fond ; celles que l'on se pose aussi bien chez l'entrepreneur que chez le petit commerçant du coin, à l'exemple de la question lancinante : Comment s'acquitter des impôts et taxes, ainsi que de toute la panoplie de charges, lorsque les recettes font défaut ? Il s'agira en fait de passer en revue les conséquences induites par une situation exceptionnelle qui s'est traduite déjà par un violent impact sur les recettes du pays, comme le soulignait l'ex-ministre de l'Energie, à peine trois semaines après l'installation de la pandémie dans nos murs, par la perte de 1 milliard de dollars de recettes pétrolières rien qu'entre janvier et février derniers. Une réduction des recettes des hydrocarbures qui, depuis, est allée crescendo, et dont on connaîtra sans doute l'ampleur exacte sous peu et qui pèse sur le budget de l'Etat, comme l'illustre la loi de finances complémentaire. Ce samedi, donc, il sera procédé à la mise en place de cette commission de sauvegarde qui sera chargée d'évaluer les incidences causées par la pandémie du coronavirus, et tel que l'a exigé le président de la République, la commission élaborera un rapport qui sera examiné comme premier point à l'ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil des ministres, le 26 du mois en cours. Azedine Maktour