Le contentieux mémoriel qui a longtemps empoisonné les relations entre l'Algérie et l'ancienne puissance coloniale semble sur la bonne voie d'un règlement. Un processus de réconciliation entre les deux pays est engagé ces derniers temps, notamment depuis l'élection de Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la République en décembre dernier. Un processus déjà ponctué par le rapatriement, début juillet dernier, des crânes et autres restes de pas moins de 24 parmi les nombreux chefs des résistances populaires contre l'occupation française. Un geste qualifié par l'Algérie de «grand pas». Ainsi, le Président français, Emmanuel Macron, vient de charger le célèbre historien Benjamin Stora de la mission liée à la «mémoire coloniale et la guerre d'Algérie», dont les résultats sont attendus pour la fin de l'année en cours. Dans un communiqué rendu public vendredi, le palais de l'Elysée affirme que ce pas objecte de «favoriser la réconciliation entre les peuples français et algérien, comme elle permettra de dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie, ainsi que du regard porté sur ces enjeux de part et d'autre de la Méditerranée». Et dans sa lettre de mission à l'illustre spécialiste de la guerre d'Algérie, le Président français souligne son souci que «l'histoire de la guerre d'Algérie soit connue et regardée avec lucidité. Il en va de l'apaisement et de la sérénité de ceux qu'elle a meurtris». Car pour lui qui s'inscrit résolument dans l'avenir sans rien renier du passé tumultueux entre les deux pays, «il en va aussi de la possibilité pour notre jeunesse de sortir des conflits mémoriels». Macron qui dit souhaiter s'inscrire dans une «volonté nouvelle de réconciliation des peuples français et algérien», estime que «le sujet de la colonisation et de la guerre d'Algérie a trop longtemps entravé la construction entre nos deux pays d'un destin commun en Méditerranée». Et cette nomination est bien perçue par l'Algérie. Dans son entretien accordé au quotidien français l'Opinion, le 13 juillet dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, affirme que Stora «connaît bien les événements qui ont marqué notre histoire commune... Il est sincère et connaît l'Algérie et son histoire, de la période d'occupation jusqu'à aujourd'hui. Nous allons nommer son homologue algérien dans les 72 heures. Ces deux personnalités travailleront directement sous notre tutelle respective. Nous souhaitons qu'ils accomplissent leur travail dans la vérité, la sérénité et l'apaisement pour régler ces problèmes qui enveniment nos relations politiques, le climat des affaires et la bonne entente.» Pour rappel, dimanche dernier, le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, avait nommé son conseiller en charge des archives nationales et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi, comme représentant de l'Algérie pour mener à bien le travail de concert avec le côté français au sujet des dossiers liés à la mémoire nationale et la récupération des archives nationales. M. K