La décision était très attendue. Le président de la République l'a annoncée lundi : mosquées, plages et des lieux de récréation seront progressivement rouverts. Les modalités de réouverture restent cependant à déterminer. Nawal Imès- Alger (Le Soir)- Fermées depuis plusieurs semaines, les mosquées pourront bientôt recevoir à nouveau les fidèles. Idem pour les plages interdites d'accès. La décision a été annoncée lundi soir à l'issue d'une réunion du Haut Conseil de sécurité. Il faudra, cependant, attendre que les modalités d'un retour progressif à la normale soient fixées. On sait, d'ores et déjà, qu'il s'agira d'une réouverture «graduelle» en ce qui concerne les lieux de culte. Selon le communiqué sanctionnant ladite réunion, il s'agira de «programmer une réouverture graduelle des lieux de culte, qui sera limitée, dans une première phase, aux seules grandes mosquées d'au moins mille places, et qui soient en mesure de permettre la distanciation physique indispensable, avec comme impératif le port du masque par tous». Plusieurs mesures sont déjà à l'étude comme la prière dans les cours extérieures lorsque les mosquées en , la suppression des tapis et moquettes et l'obligation pour les fidèles de se munir de leur propre tapis de prière. La même réflexion est en cours en ce qui concerne la réouverture des plages, des parcs et autres espaces de détente. Le président de la République a chargé le Premier ministre de «prendre les mesures qui s'imposent pour un accès graduel à de tels espaces qui tiennent compte de l'impératif du respect des conditions sanitaires» tout en ordonnant aux responsables des services de sécurité de «veiller, par une présence renforcée, à l'observation sur le terrain des consignes de distanciation entre les estivants et du port du masque». Le Premier ministre a pour mission de préparer des décrets en vue de prévoir les modalités pratiques pour « une application flexible de ces mesures. Le communiqué rappelle que l'Etat restera « vigilant quant au respect rigoureux de ces mesures par les citoyens, lesquelles mesures peuvent être remises en cause en cas d'aggravation de la situation sanitaire». La décision intervient, en effet, au moment où la situation sanitaire est loin d'être stabilisée. Si la courbe des contaminations enregistre une très légère baisse depuis ces trois derniers jours, il faudra, cependant, attendre plus d'une semaine, assurent les spécialistes, avant de conclure à une véritable tendance baissière. N. I. Entre exigence sociale et risque sanitaire Le Haut Conseil de sécurité, réuni lundi pour évaluer la situation dans le pays dans le contexte actuel de coronavirus, a décidé de la réouverture progressive des mosquées ainsi que des plages et des lieux de récréation et de détente. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le déconfinement s'accélère en Algérie avec cette décision et la réouverture des plages et des espaces de loisirs permettra de relancer certaines activités qui sont à l'arrêt depuis le début des mesures de lutte contre le Covid-19, début mars dernier. Si ces nouvelles mesures sont saluées par de nombreux citoyens qui veulent profiter de ce dernier mois de la saison estivale, il n'en demeure pas moins que les craintes de la progression de l'épidémie sont de mise surtout en cas de non-respect des mesures de protection sur ces lieux. Certains observateurs estiment que ces mesures sont destinées également à permettre notamment aux travailleurs saisonniers, nombreux durant la saison estivale, de « respirer » un peu sur le plan financier et apaiser ainsi un tant soit peu les tensions avant la prochaine rentrée sociale qui s'annonce houleuse. Avec la réouverture des plages et des espaces de détente, les villes côtières vont certainement retrouver leur animation habituelle en pareille période. Même les médecins qui lancent à chaque fois des appels de détresse invitant au respect des mesures barrières ne s'opposent pas aux nouvelles décisions du Haut Conseil de sécurité. «Personnellement, je suis pour cette décision dans le principe en attendant plus de détails concernant la mise en application sur le terrain», affirme le Dr Lyes Merabet, interrogé par nos soins. Selon lui, la situation épidémique s'est installée dans la durée, comme annoncé par les autorités sanitaires au niveau mondial et l'OMS. Il appelle, de ce fait, à vivre avec et à savoir s'accommoder de son impact et de ses répercussions sur le plan social et économique. Notre interlocuteur plaide pour un retour progressif à un niveau de vie normal par étapes et dans le cadre d'un plan d'action qui doit être spécifique à chaque secteur. «Mais avec l'obligation du respect des mesures barrières comme le port du masque, la distanciation physique et l'hygiène des mains», a-t-il insisté. La réunion du Haut Conseil de sécurité a permis de passer en revue les conditions susceptibles de permettre le retour des fidèles aux mosquées dans les conditions qui permettent une observation optimale des prescriptions sanitaires imposées par la pandémie. Le Premier ministre a été instruit par le chef de l'Etat à l'effet de programmer une réouverture graduelle des lieux de culte, qui sera limitée, dans une première phase, aux seules grandes mosquées d'au moins 1 000 places, et qui soient en mesure de permettre la distanciation physique indispensable, avec comme impératif le port du masque par tous. En ce qui concerne la réouverture des plages aux citoyens et des lieux de récréation et de détente, en particulier dans la conjoncture estivale actuelle, le Premier ministre a été chargé de prendre les mesures qui s'imposent pour un accès graduel à de tels espaces qui tiennent compte, là aussi, de l'impératif du respect des conditions sanitaires. Il a ordonné aux responsables des services de sécurité de veiller, par une présence renforcée, à l'observation sur le terrain des consignes de distanciation entre les estivants et du port du masque. K. A.